mercredi 31 décembre 2008

Petite histoire de Noël-épisode 4

Épisode 1, 2 et 3.

Ils volèrent longtemps par-delà les horizons, survolant des mers, des déserts et de vertes forêts, ne s'arrêtant que quelques brefs instants pour que l'oiseau puisse boire et reposer ses ailes. Le petite noix était émerveillée des contrastes, du vent autour de sa coque, du bruissement puissant des ailes de l'oiseau.

Elle sut qu'ils étaient arrivés à la désolation du paysage et à la sécheresse de l'air. Plus un arbre, juste des tas de métal jaune, par ci par là, et des habitants fuyant la famine sur les routes.
L'oiseau ne s'arrêta pas tout de suite, il passa au-delà d'une colline et elle aperçut une petite vallée protégée des regards. C'était un vrai régal pour les yeux de voir de la verdure à nouveau.

L'oiseau se posa à côté d'une cabane, se transforma en homme (c'était un magicien, vous l'aurez compris) et le prince sortit accueillir les voyageurs. Il caressa la coque, lui redit ce qu'il attendait d'elle, et ses remerciements. Puis il l'amena à l'endroit prévu pour le futur noyer. Le magicien l'enveloppa d'un charme pour éviter les dents affamées des rongeurs, et accélérer sa pousse, et l'enfouit profondément dans le sol meuble.

La petite noix retrouva avec bonheur la douceur de l'humus contre sa coque. Elle se rendormit pour une longue nuit dont elle savait qu'elle sortirait transformée, bel espoir vivant.


Fin

Petite histoire de Noël-épisode 3

1er épisode ici , épisode 2 .

La petite noix était si fascinée qu'elle en oubliait de trembler d'effroi. C'est alors que l'oiseau ouvrit son bec, mais au lieu de la picorer, il s'adressa à elle.

"Petite noix, j'ai un service à te demander.
Je viens d'un royaume lointain, dont le roi a perdu l'esprit à la mort de sa femme et s'est mis à vouloir toujours plus d'or. Il a alors utilisé les pouvoirs de ses magiciens pour transformer petit à petit tout ce qui était possible en or. D'abord les cailloux, puis les objets, et puis finalement jusqu'aux arbres et aux plantes. Une grande famine décime la population. Le prince, lui, a compris. Il essaie de reconstituer en secret les richesses végétales de son pays. C'est pourquoi nous avons besoin de toi.
Es-tu d'accord pour voyager dans mon bec et devenir un grand et beau noyer dans mon pays ? "

La petite noix acquiesça, et ils furent bientôt partis, le beau volatile la transportant délicatement dans son bec.

A suivre

mardi 30 décembre 2008

Pour vous faire patienter

Petit conseil lecture à déguster à tous les âges, parfaitement adapté à ces temps de fête où les familles pèsent parfois plus que de raison...

samedi 27 décembre 2008

Petite histoire de Noël - épisode 2

Episode 1 ici.

La petite noix fut réveillée de son sommeil nauséeux par un bruit discret et continu. Quel était ce toc toc toc qui faisait vibrer sa coque avec délicatesse. Un pivert ? Bien peu probable. Et puis elle aurait cédé au premier coup sous le bec puissant...

Elle était cette fois tout à fait réveillée, et intriguée. Trop curieuse pour attendre encore, elle décida s'entrouvrir sa coque.

Quelle ne fut pas sa surprise quand elle découvrit le plus bel oiseau qu'elle ait jamais vu. Il était d'un rouge éblouissant, celui du poinsettia au sommet de sa floraison. Ses plumes brillaient dans le gris et le brun ambiant comme un rubis. Et quelle aigrette splendide !

L'oiseau élégant s'immobilisa, et la regarda intensément, de ses yeux vifs et doux, avant de s'approcher encore.

La suite ici

vendredi 26 décembre 2008

Petite histoire de Noël-épisode 1

Il était une fois une noix tombée de l 'arbre.

Au fil des semaines, elle s'était dépouillée de son vert manteau odorant. Elle avait roulé au gré du vent et des pluies, échappant par miracle au regard acéré des écureuils en quête de butin pour l'hiver.

Finalement, un creux l'avait engloutie, des feuilles mortes l'avaient recouvertes, et elle passait son temps à dormir et à se réveiller en sursaut de ce sommeil épuisant.

Elle se sentait sèche et morte. Se remémorer les éclatants jours d'été ne faisant que raviver sa peine. L'arbre perdu, ses sœurs ramassées et cassées sous ses yeux, la chute brutale et le lent déclin de l'année.

La suite ici

jeudi 25 décembre 2008

Voyageuse des mondes

D'un monde à l'autre, je navigue,
souriante, affairée,
me pliant aux coutumes,
écoutant les accents,
savourant les saveurs,
mais étrangère, toujours.

C'est qu'affleurent en moi des mondes inconnus,
Ils n'apparaissent que dans le silence,
tant ils sont jaloux de leurs secrets.
Leur musique est spéciale,
tour à tour douce et passionnée.

Là explosent les découvertes,
que je n'ose pas ici,
dans ma vie.

Alors, continuer à écarter le voile des mystères,
et oser, un pas après l'autre,
sur cette route que je fais mienne.

Promesse.

mercredi 24 décembre 2008

Joyeux noël !


Je vous souhaite à tous de très belles fêtes de fin d'année !

Qu'elles soient aussi gorgées d'amour que ces citrons de soleil !

mardi 23 décembre 2008

Dans le tamis

Des mailles de temps plus lâches,
l'inaction des vacances.
Au fil de ce qui reste de mes journées,
mon démon préféré n'est que plus visible,
celui qui dit que je n'existe que si je sers...


Aussitôt débusqué, il se tait, confus,
une petite fille se blottit dans mes bras pour pleurer,
que lui reste-t-il pour cacher sa nudité ?


La caresse d'un doux feuillage d'amitié,
la soie d'un brin d'amour de soi,
les merveilles de la terre et du ciel pour peau de pêche,
l'amour comme cheval ailé,
la vie qui souffle tout autour,
et la fait palpiter, virevolter comme feuille au vent
que souhaiter de plus grand ?


Car qu'importe de servir si l'on n'est point...

Journal de la création, de Nancy Huston

J'ai dévoré et aimé tous les romans de Nancy Huston.

Ce livre fut le premier achat de ma dernière grossesse, avec de nouvelles cordes pour mon violon et de la colophane.
Je ne l'avais pas commencé alors, et quand la grossesse s'interrompit, il n'était plus temps d'entendre parler de création ...

Je l'ai repris il y a quelques jours. A mon grand étonnement, ce livre n'est pas seulement le journal intime d'une grossesse, mais étude fort passionnante du rapport de femmes créatrices à leur corps, au sein de couples d'artistes, voyage autour des visions intimes de certain(e)s de celles et ceux qui m'enchantèrent ( Virginia Woolf, Fitzgerald...) et d'autres que je n'ai jamais compris ( Sartre et Simone de Beauvoir).

Schéma récurrent où l'homme artiste utilise la femme comme matière ou miroir de son art, en niant ou en bafouant sa féminité, et où celle-ci se laisse faire au nom de la supériorité de l'esprit sur le corps, parfois en renonçant à sa maternité et à sa féminité, parfois jusqu'à la folie et au suicide.

Nancy Huston y renoue les fils de son histoire personnelle dans un bel hymne à une femme créatrice, de corps et d'esprit.

dimanche 21 décembre 2008

Jour de pause

Retrouver des cieux lumineux, les parfums typés du jardin et des bois alentour, des journées sans contrainte extérieure.

Me relâcher : rien à faire, ou si peu.
Pas d'horaires, de réveil qui sonne et qu'on reprogramme d'un geste las.
Me remettre au lit après déjeuner avec un bon livre, pourtant si peu paisible, et s'endormir le nez dedans.
Zapper même la promenade envisagée avec tant de joie, parce que dormir est plus essentiel encore que respirer le ciel.

Et puis...rien.


Et surtout ne pas regretter ce qu'on ne fait pas, pour ne pas gâcher ce qui pointe là.
Pour que renaisse ce mouvement intérieur qui nourrira l'année nouvelle.

PS, ce livre, c'est Gentil Bébé, de Léon Rooke

jeudi 18 décembre 2008

Yapluquavoter

A vous de voir quel vert vous préférez :-)

c'est ici que ça se passe

Magie noire, magie blanche

Magie noire

Par moment, la toile d'araignée se referme .
Mâchoires crispées, yeux creux, mots qui crissent, grippent, petits accrocs.
Je m'arqueboute, refuse, me plains de tout.
J'ai pourtant les mains pleines de trésors : de l'amour, de l'amitié, et ce demain que je construis aujourd'hui avec passion.

En farfouillant dans mes tréfonds, je trouve ces cristaux qui font mal : des billets de train en option (aller la voir ou pas ?) , des petites choses égarées par ci, par là, ce noël que je n'attends pas avec impatience, le désordre chronique de notre appartement, ce gros coup de collier au travail qui m'a laissée épuisée il y a quelques jours, le froid qui finit par ronger ma bonne humeur.

J'ai envie de secouer tout ça, d'ouvrir grand les fenêtres pour que le vent emporte la poussière. Mais je me sens frileuse et sans l'énergie pour le faire.

Magie blanche

L'écrire me fait un bien fou.
Même écrire que c'est impossible le rend possible.
Ouvrir les fenêtres, souffler un grand coup, reprendre ce balai tressauteur de ma sorcière intérieure, et AGIR enfin.

Une liste énorme d'une quarantaine de tâches a été quasi dévorée hier.
En premier : écrire la liste
En deux, ouvrir les volets
En trois, mettre de la musique à fond, celle qu'une fée m'a offerte (elle sait combien je pense à elle).
Et puis le reste : boutons perdus et retrouvés, rideaux lavés, copains invités, groupe de pairs organisé, tables débarrassés de ces petits riens qui se collent les uns aux autres l'air de rien jusqu'à tout envahir. (Mes poussins n'y sont pas pour rien mais leurs parents les y aident bien...).

Me faut-il vraiment désespérer pour rendre possible ce qui ne le parait plus?

En point d'orgue cette soirée de travail qui m'a rendu une énergie incroyable.
J'espère qu'elle fera son miel de mes bricolages...

Oh, si, le plus étonnant !
Ces éclats de rires inextinguibles de notre petit dernier pendant son sommeil, yeux grands ouverts, à réveiller la maison. C'était magnifique, un peu moins quand cela a tourné à la crise d'angoisse. Au matin, il ne se rappelait plus rien, mais quelle expérience de l'avoir à la fois endormi et criant dans mes bras. Ses cris ont réduit d'intensité petit à petit à mon contact. Comme il m'a serré fort, mon petit encore un peu bébé...

Bref, une si belle journée d'hier.

lundi 15 décembre 2008

2000 poulets

Et non, il ne s'agissait pas d'un reportage sur les poulets en batterie.
Notre petit dernier ( 5 ans) nous a raconté ce soir, à l'heure de la "discutation" une très longue histoire de sa composition : 2000 bébés poulets avec leur papa et leur maman. Je n'ai pas tout suivi mais c'était mignon, tendre et très rafraichissant.

Et voilà que je tombe ici, sur des photos de collages "sauvages" présentant de poulets très militants.
Synchronicité ?

Théatre ?

3 décembre 2007 au matin

Une photo, car les mots grippent, et manquent de lumière...Le soltice y fera-t-il quelque chose ?

vendredi 12 décembre 2008

Réceptivité

L’écoute est l’un des secrets fondamentaux pour entrer dans le temple de Dieu. Écouter veut dire être passif. Écouter veut dire vous oublier complètement – alors seulement pouvez-vous écouter.
Lorsque vous écoutez attentivement quelqu’un, vous vous oubliez. Si vous ne pouvez pas vous oublier, vous n’écoutez jamais. Si vous êtes trop conscient de vous-même, vous prétendez simplement que vous écoutez – vous n’écoutez pas. Vous pouvez acquiescer, vous pouvez quelquefois dire oui et non – mais vous n’êtes pas dans l’écoute.
[...]
Lorsque vous devenez yin, une réceptivité, une porte est ouverte et vous attendez. Écouter est l’art de devenir passif.

Osho A Sudden Clash of Thunder Chapter 5

Voyages lointains

Il y a quelques jours, j'ai appris qu'une de mes collègues part en Nouvelle Zélande pour quelque temps. Je suis ravie pour elle, et en même temps, un petit pincement au cœur me tenaille.

Car je repense à mon rêve de petite fille : travailler six mois et voyager six mois.
Aller habiter en terre lointaine, dans d'autres cultures. La Chine, l'Australie, le Brésil, et autres bouts du monde m'ont fait rêver depuis toujours.
Découvrir l'altérité des habitudes, des pensées, de la vie quotidienne, y dénicher ces pépites universelles qui font de nous des frères humains.

Or, j'ai très peu voyagé, et quasiment plus depuis que nos enfants sont nés.
Juste via les contes et les livres, intensément.
Je me dis parfois que c'est par frilosité, que je suis coincée par mes petites habitudes et petites flemmes. Parfois je n'ose pas car ce que je voudrais ne s'achète pas sur un catalogue de tourisme de masse, je voudrais tellement "autre"que ça devient irréaliste dans ma vie actuelle.

Et puis je repense à ces dernières années.
A ces voyages étonnants dans mes mondes intérieurs, ceux que rien ne sépare du Monde, ceux où l'espace et le temps disparaissent.
A ces explorations qui deviennent quasi quotidiennes depuis que j'ouvre mes yeux et mes oreilles à mes frères humains.
Je tâtonne, respectueuse, me laisse surprendre à chaque instant par ces paysages changeants. Pas de carte en ces territoires complexes, mouvants, émouvants.
Une rivière qui coule à nouveau, et je m'incline, ravie, devant tous ces possibles qu'on oublie.
Je suis passionnée, et reconnaissante.

Alors, quand bien même je ne voyagerais pas loin d'ici, je ne saurais faire voyages plus lointains.

mardi 9 décembre 2008

Bruits étouffés

Bruits étouffés par les flocons en bataille,
cocon refermé,
bruit de mon cœur essoufflé,
respiration saccadée.

Le blanc comme une prison,
à ce qui vit et palpite,
rires s'en sont allés
sous les cocotiers.

Me poser,
prendre dans les bras mes aimés,
retrouver leur chaleur si douce,
pleine d'énergie farouche.

Doucement sur la fatigue souffler,
pour espacer les flocons de givre,
retrouver les couleurs du temps,
et de mes sentiments.

dimanche 7 décembre 2008

On prend un vert ?


Hier, j'ai osé envoyer cette photo à la treizième session de Chic ! Des Clics !, chez Gilsoub et Jathenais;-)

mercredi 3 décembre 2008

2- Renouveau et séquelles

La première partie est ici

C'est dur d'accepter de me faire aider. J'ai la chance d'avoir confiance dans les gens qui m'entourent et des moyens pour me soigner. Alors je trouve des ressources : une thérapeute, et un ostéopathe .

Ainsi entourée, il ne me faut que quelques semaines pour remonter la pente. Je lâche larmes et peurs enfouies, contacte la petite fille qui pleure au fond de mes tripes et apprend à la consoler. Je m'autorise à nouveau toute cette créativité oubliée pendant les dernières années au profit du travail et de mes bébés.

Le quotidien reste pénible, les vexations et réflexions continuent mais je suis à nouveau en état d'engager les contacts nécessaires pour changer de poste. Je retrouve avec soulagement, et un grand bonheur, l'appui de ceux qui me connaissent. Je repasse du noir et blanc à la couleur. La suite est une autre histoire.


Cette période aura duré quand même près d'un an et demi.
Ma colère contre celui qui fut ce chef brutal pour moi ne s'est apaisée il y a peu. Il semble être moins brutal, maintenant, avec ceux qu'il encadre, tant mieux pour eux et pour lui. Et moi, et bien, plonger m'a donné accès à d'autres ressources, je "provoque" moins ceux qui ne sont pas sur la même planète que moi.

J'ai fui, surtout, de longs mois.
Freinant brusquement chaque fois que je me retrouvais à m'impliquer trop fortement dans mon travail, car je ne voulais pas risquer de re-traverser la ligne blanche, celle qu'on ne franchit pas impunément.
Je me suis cachée chaque fois que la qualité de mon travail me faisait remarquer, ne sortant de ma grotte que pour défendre les idées qui sinon resteraient lettre morte.
J'ai préparé un départ dont je ne sais quand et si il aura lieu, tant la barre me semble haute à franchir.

Mais là, depuis quelques mois, je sens que la peur recule.
Je peux même imaginer être moi-même, avec mes valeurs humaines, et avoir un avenir professionnel là ou je suis.
Qui sait ?
La ligne blanche est tatouée, marque initiatique.


Ces deux billets sont issus de ce qu'a remué en moi la lecture de "Ils n'en n'en mouraient pas tous, mais tous étaient frappés". Livre bouleversant...

1- La blessure

Une ancienne blessure est en train de se refermer.
Une blessure longtemps si douloureuse que je n'osais pas la regarder.
Je commence à la caresser doucement du doigt, par instants.
C'est un morceau de moi qui n'est plus tabou.

Oh non, ce n'est pas une blessure physique !
Juste le vécu d'une période de ma vie au travail.


C'était il y a trois ans déjà.
Je suis recrutée en début d'année pour donner un nouveau souffle à l'expertise dans une agence . En dépit des nombreux domaines à investir, je m'y sens rapidement à l'aise. Je prends en main mon équipe, réussit à souder ces experts pourtant si différents de caractères, de compétences, comme d'intérêts autour d'une dynamique commune.

Un nouveau chef arrive à l'été. Il est jeune, brillant, et semble ouvert.
En fait, très vite, notre relation grippe.
Il est agacé par ma liberté et ma joie, et par tous ces gens qui m'apprécient alentour.
Je refuse sa manière d'essayer de nous coincer tous dans son cadre trop strict, où les hommes sont des pions, où le travail se résume aux chiffres vus par sa hiérarchie , où tout n'est que compétition, pression, comparaison, contrôles incessants.
Un monde où une cadre qui prend son mercredi et ne pas travaille pas chez elle est anormale.
Il a également trois enfants, mais ne s'en occupe pas. Sa femme est au foyer, et il travaille dans les gradins quand il accompagne son fils à un match le week-end.

Et là, je ne comprend plus.
Tout est défini, régulé, obligatoire, contraignant.
Je me bagarre pour que mon rôle garde son sens dans cette atmosphère stérile
Je me révolte par moments, et tous les vendredis la réunion d'encadrement devient un moment plus que pénible.
Je protège comme je peux mon équipe.
Certains collègues restent sympathiques, en général ceux qui souffrent aussi sans forcément se l'avouer, et ne disent rien.
D'autres se révèlent cruels. Ce n'est pas rien de le découvrir.

Je perds toute confiance en moi, tant je me sens nulle, niée, à être traitée en exécutante.
Ça me fait mal, très mal.
Je me tais car je me sens coupable d'en souffrir ainsi, coupable d'être si inadaptée, coupable d'être moi.
Je perds progressivement pied.


Je ne m'arrête pas, je ne prends pas de médicaments.
Pourtant, cela ne peut plus durer.
Mon mari me pousse à trouver de l'aide car je crie, épuisée, aussitôt chez moi, et perturbe la maisonnée.
Je rêve de partir, seule, pour marcher en bord de mer.
Je claque parfois la porte et sors en pleurs dans la rue, m'imaginant ne plus revenir tant je me sens pesante, malfaisante pour les miens.
Je ne me supporte plus.

La suite ici

vendredi 28 novembre 2008

Mots d'amour

Quand elle les a tous dit en les pensant
Quand elle les dit, en passant,
les entend-il encore ?

Une caresse comme un mot d'amour,
un regard, en passant,
sa présence, la sent-il encore ?


Alors elle ne parle pas.
Alors elle n'entend pas.
Elle se replie et cherche le silence.

Chercher la solitude,
pour oublier l'absence;
dépit, rage et silence.


Fugaces esquives,
qui me glacent
quand je les voir danser,
ces lacets délacés.

Je crains parfois
qu'un jour notre danse ne se délite
même si je crois en notre feu.

Ses yeux, comme un charbon ardent,
mon cœur consumant
étoile esquissée.

Les billets

Il y a des soirs où je tourne et vire devant mon écran, guettant les mots qui s'échappent, traquant ce mal-être vague. Parfois j'en pêche un qui amène tous les autres à sa suite. Parfois, je renonce. Instants laborieux.

Il y a des jours où mon carnet me saute dans les mains tant les mots ont envie de jaillir. Je griffonne, fébrile, dans le métro souvent. Jubilation.
Je reviens ici pour ajuster, illustrer. Petite fierté.

Certaines fois, c'est une image qui vient, et qui en amène d'autres.
Fil tiré qui débobine la pelote, défait ce qui noue, et empêche de respirer pleinement.
Un souffle vient d'où je ne sais où, et que je sais juste.
Un souffle guérisseur.
J'oublie tout ce qui se passe autour, concentrée, portée.

Ou alors ce que je trouve ailleurs me donne envie de rebondir.
Un mur peint
Une chaîne comme celle-ci, trouvée ici, ici, et ...

C'est ainsi que se construit ce territoire, berceau de celle que je deviens jour après jour.

mercredi 26 novembre 2008

Le vide du trop plein


Beaucoup d'embouteillages à l'intérieur.
Ça klaxonne, ça bouchonne, ça pollue.

Les axes trop fréquentés ?
Je n'y ai pas (plus ?) ma place...
La générosité y devient naïveté.

Le vide du trop plein me poursuit,
je ne sais plus me poser, profiter,
juste accélérer encore un peu plus.
Mais le mur se rapproche...


Un grand coup d'air s'impose,
sur des chemins inconnus.


M'arrêter vraiment,
et m'effondrer dans l'herbe haute.
Y creuser un nid douillet,
pour me laisser chatouiller par les coccinelles,
endormir par les gazouillis amoureux.

M'étirer en baillant,
me faire chat,
entendre mon cœur me parler,
de l'instant présent
et respirer.


"Sous le soleil exactement
Pas à côté, pas n'importe où
Sous le soleil, sous le soleil
Exactement juste en dessous"

Dimanche 23, Elyséee Montmartre

J'étais si fatiguée et grincheuse que j'ai failli déclarer forfait. Mais j'ai eu honte soudain de mes états d'âme, alors qu'il avait le courage de continuer en dépit de sa maladie.

Finalement l'heure à attendre debout sous la pluie dans le froid glacial, la première partie moyenne n'ont pas émoussé mon plaisir.
Oui, j'étais au concert de Bashung dimanche dernier à L'Elysée Montmartre !
Grosse émotion à le voir ainsi marqué, et manifestement fragile, en dépit des bonnes nouvelles qui circulent ( ouf!).
Mais surtout un moment magique où sa voix fait naître des mondes étranges, poétiques, tendres ou angoissants.
Je n'ai pas pris de photos, pour mieux être présente, mais voici une petite video trouvée sur le net ;-)

dimanche 23 novembre 2008

vendredi 21 novembre 2008

Charade, comme une chanson douce et triste








Mon premier, pour cette vague inattendue qui l'a emmené il y a presque six mois.











Mon deuxième, pour celle qui s'agrippe comme elle peut à ce qui ne lui appartient pas, par peur de tout ce qui lui échappe.
Pour les fanas de Claude Ponti, le Couve-Touyour !











Mon troisième, pour une confrontation triste














Mon quatrième comme la balade de deux soeurs un instant réunies













Mon tout, pour une petite fille qui a croisé un écureuil aujourd'hui, s'est réjoui de ses pirouettes agiles et savantes, cette petite fille qui pleure son enfance ...




Ne cherchez pas, c'était juste, en images, cette journée très particulière...



Ce serait incomplet si je ne mentionnais ...









... celle qui a appelé et dont la voix irradie,















... celle qui souffle des pensées douces et fortes,









... celle qui danse, chante, peint et respire, et qui connaît bien ces magnifiques images puisqu'elle me les a fait découvrir ;-)










... et, bien sûr, celui que j'aime, dont les ailes ne sont que douceur, et qui n'hésite pas à se battre contre les dragons chaque fois qu'il l'estime juste!

samedi 15 novembre 2008

Jeu de cordes

Je voulais partager également la première partie du concert d'hier soir. Il s'agit du groupe italien "Musica Nuda".

J'ai aimé :
  • sa voix à elle, changeante, douce ou puissante,
  • les arrangements de contrebasse, très vivants
  • les jeux entre les cordes de l'instrument et les cordes vocales de la chanteuse
  • l'inventivité, et la fantaisie des jeux de scène
  • l'émotion et le rire mêlés.
Voici leur version de Roxanne :


Saga-cité : étranges rencontres (5)



Une signature poétique pour cette série de détails présentés ici, , , et encore .
Et le tout, comme un petit jardin partagé dans le 19ème arrondissement ;-)

Travail, qualité de vie, équilibre

Un séminaire pro de deux jours, où, lors de la soirée, en aparté, on aborde le sujet souvent tabou de la lassitude des managers, de leur travail le soir, le week-end, des 3 heures de mails par jour. Absurde, et pourtant ils n'osent même pas imaginer que ça puisse prendre fin.
Certains disent qu'ils ont du mal à imaginer un autre équilibre.
D'autres témoignent de fractures dans leur vie privée.

Je réalise que sans un petit garçon qui ne dormit pas longtemps, et un patron borné, je n'aurais pas fait le pas qui me protège aujourd'hui des dérives devenues la norme...Et qu'au passage, je n'aurais pas découvert ces passions qui aujourd'hui donnent du sens et de la perspective à ma vie personnelle et professionnelle, et me font espérer qu'un jour mon travail sera complètement en accord avec mes valeurs .

Un discours très enthousiasme de notre patron le lendemain sur la qualité de vie au travail, et ils osent en rêver.
Mais arriverons-nous collectivement, même avec son engagement, à sortir de cet engrenage si ancré dans la culture?
Je l'espère et pousserai autant que possible dans ce sens...

Alors, au concert de Lavilliers, à l'Olympia hier soir, cette chanson a fait mouche ;-)
J'ai choisi une video avec une interview pour la partager avec vous !







mercredi 12 novembre 2008

Saga-cité : étranges rencontres (4)

Prostrés,
casquette vissée,
rêves plombés.

Mais où sont leurs ailes ?
Où va finir l'énergie gâchée
de ces enfants prématurément vieillis ?

Je rêve que sous cette carapace de peur et d'ennui,
se cachent des coeurs battants,
et des espoirs miroitants.

Je rêve que le vent se lève,
apporte l'air frais du large,
et tous ces possibles bourgeonnants.

Et que la vie revienne,
comme sur ce mur gris.


Mon inspiration du jour est ici ...

mardi 11 novembre 2008

Saga-cité : étranges rencontres (3)

Roses ou bleus,
lourds de nos secrets,
ils volent paisiblement.

Ils traversent,
improbables
totems abordables.

Tendresse et mémoire,
sur ce mur gris
dans le silence gazouillis.


A un petit éléphanteau et à sa maman ;-)

Les soubresauts du vent

Le vent soufflait fort cette nuit, secouant arbres et volets, chuintant dans les cheminées.
Belle accalmie ce matin, avec un soleil serein.
Ciel tourmenté à nouveau cet après-midi.

Que dire de ces derniers jours, sinon qu'ils sont chahutés comme les cieux ! Des colères comme des tempêtes miniature, soufflant comme fétus les obstacles, me laissant brûlée, dos cassé. Quelques belles accalmies, encore plus douces dans ces paysages mouvants.

Et puis cette formation qui remue fort ce qui stagnait, m'aide à être plus vivante, petit à petit. J'y suis chez moi, même si c'est dur ! Je commence à accepter de regarder mes limites, et le chemin gravi.
Je voudrais pratiquer encore et encore ma passion. Mais me précipiter ne serait pas sage. Alors, travailler, et accepter que vienne ce qui doit venir, quand je serai prête, et sous une forme que j'ignore encore...

jeudi 6 novembre 2008

Saga-cité : étranges rencontres (2)

Une robe d'arc en ciel,
un poisson à son jupon,
des yeux soucoupes.

Une dégaine un rien altière,
un rien bohème.

Effraie-t-elle les oiseaux ?
J'en doute un peu ;-)
Ou peut-être quelques-uns des moineaux qui l'ont grimée,
un jour d'automne !

mercredi 5 novembre 2008

Saga-cité : Etranges rencontres (1)

A quoi rêvent ces yeux pleins d'ombre ?
Et cette bouche au pli amer, que se remémore-t-elle ?
Quel amour lointain, quelle rencontre fugace ?

De quel sort est-elle victime sur ce mur fleuri,
offrant sa tragédie aux yeux des passants ?

Changer, peut-être

Dire ce qui était tu, exprimer ce qui me rongeait, et l'entendre réagir, en tenant compte suffisamment de mes propos pour que je puisse y voir une évolution.

Je peine, mais ose espérer que je ne me bats pas contre des moulins, en m'attaquant à nos habitudes à toutes deux :
  • Sa colère comme défense au chagrin, son chagrin comme arme absolue, depuis tant d'années.
  • Ma fuite, par crainte de blesser celle que je devais "sauver", et ce constat toujours de n'être rien pour elle ou en tout cas pas ce que je voudrais être.
Je n'accepte plus l'inacceptable, alors je me bats, j'en découds, je saigne souvent. Nos joutes m'épuisent parfois et je n'abdique pas. Car les mots sortent, ceux qui n'ont jamais été dits auparavant, et avec eux une vérité pour notre relation, peut-être...

J'ose demander de l'amour, demander d'être entendue, reconnue.
J'ose refuser sa colère.
J'ose dire ma souffrance et mon attente d'un échange.
J'ose assumer mes choix qui ne sont pas les siens sans la juger pour autant.

Je veux croire que ces efforts titanesques ne seront pas vains. Pour moi tout au moins.
Même si c'est une des choses les plus difficiles que j'aie jamais faites, dans toutes ces années à chercher des défis, puis à me chercher moi...Même si j'aspire à la paix.

dimanche 2 novembre 2008

Marronnier

Où les feuillages des arbres éclairent plus que les chrysanthèmes...

Saga-cité : liberté de passer

Prière de ne pas stationner ..
Et la liberté de penser dans tout ça ?!?

samedi 1 novembre 2008

La femme squelette ( 2)

Pourquoi elle ?

Parce que longtemps je l'ai lu sans comprendre, ce conte,
j'étais un peu effrayée par ce paquet d'os sous l'eau,
par la mort sous-jacente,
dégoutée par cette chose bizarre qui s'accroche
sans qu'on l'ait vraiment souhaitée.


Et puis un jour il a pris sens,
j'ai compris dans ma chair
que l'accepter était m'ouvrir à l'amour.

Loin des paillettes et des bluettes,
des images qu'on construit
de soi, de l'autre,
accepter ce qui n'est pas beau,
ce qui a souffert,
tel qu'il est,
pour le transmuter en or.

Alchimie spéciale.


A l'heure où la peur revient,
garder en mémoire ce cadeau,
pour le renouveler,
comme le miracle du lever du jour.

Trous d'air de saison



Je me recroqueville
dans ma coquille de noix desséchée,

Je crépite et j'explose
dans ma peau de châtaigne passée au feu,

Je me délite dans la mousse
tel un champignon spongieux.

Je vole retrouver mes congénères
qui encombrent les rigoles,
de leurs tas rouges et jaunes.

Je ruisselle sous la pluie froide,
dans la nuit trop tôt venue.


Troublée par cette fête des morts,
je m'abîme, m'agrippe, m'escarmouche.

La peur revient,
une peur d'enfant,
sur laquelle la raison ne peut rien.


Alors, une fois la fatigue repoussée,
je chercherai la solitude
pour dénicher dans mon cœur
cette union qui promet le printemps.

vendredi 31 octobre 2008

Effet miroir

L'autre midi, déjeuner prévu avec une collègue.
Amie est un bien grand mot mais nous nous connaissons depuis longtemps, aimons travailler ensemble, et avons partagé des moments intimes.
Complicité sonne juste.

Ce midi-là, j'arrive avec mon stress, ce dossier qui vient de me tomber dessus, qui va écourter ce moment agréable, et alourdir encore une semaine déjà trop pleine. Un dossier qui m'intéresse aussi...
Elle, et c'est assez rare, est très détendue.
J'en viens naturellement à parler de ce qui me gêne.

Elle me questionne pour m'aider à avancer, s'appuie sur les mots que j'utilise et en tire des lignes générales.
Et c'est là que j'expérimente dans mon corps l'effet de la généralisation, et des idées qu'on peut plaquer quand on veut aider un autre : je me crispe, je me tends, je résiste.
Ma réaction est pour elle le signe qu'elle a trouvé une piste. Elle insiste.
Pour moi, c'est une protection pour délimiter ce qui me fait souffrir, et que je ne vois pas bien clairement, afin d'éviter la propagation de cette douleur localisée à d'autres champs de ma vie.

Le vivre est un vrai cadeau pour progresser dans ma voie.

Je l'ai laissée assez frustrée, nous en reparlerons.

mercredi 29 octobre 2008

Qui va trouver ?

...ce qu'est cette lueur bizarre dans le ciel ?

samedi 25 octobre 2008

Une étoile comme un message


Le ciel ce matin, vers 8 heures
De la lumière dans un ciel de lave craquelé, comme un message d'amour.

vendredi 24 octobre 2008

Saga-cité : Lever de soleil




Paris vu de La Défense, ce matin, vers 8 heures
Il y a des jours où tomber du lit est douloureux, mais il suffit d'ouvrir les yeux pour que les merveilles pleuvent

jeudi 23 octobre 2008

Sous l'écorce

Sous l'écorce ça chauffe,
ça bouillonne,
ça craque.

Des larmes de sang perlent en surface,
vite séchées par la colère.

Fatigue, tristesse, colère, deuil.
Comme une litanie qui tourne en boucle.

Je connais les pistes pour en sortir,
mais je veux entendre ce qui se passe en moi,
avant de rebondir.

Je ne veux pas mettre de côté
ce deuil que je ne voulais (pouvais) pas affronter.

La saison des citrouilles m'apporte ce cadeau,
de sa présence renouvelée,
discrète, aimante.

Papa, je voudrais te prendre dans mes bras
pour te dire cet amour,
mais tu n'es plus là, et tu me manques.

Trouver cet amour,
dans ton absence,
comme un parfum subtil.

mercredi 22 octobre 2008

Mère et fille

Ma mère est une femme intelligente et coriace, et une vieille femme effondrée.
Avec le deuil et l'absence, le mur entre nous se lézarde et ploie.
Je ne sais que faire de ce cadeau, qui n'en est pas vraiment un.
La femme en moi se réjouit, de pouvoir mettre un terme à la colère entre nous.
La petite fille pleure, sur le passé gâché, sur toute cette souffrance inutile.
Le mot de testament est lâché, je vois ma mère s'éloigner, et je pleure son futur départ.
Gorge serrée, tête lourde, tripes nouées, je suffoque sous ce poids.

dimanche 19 octobre 2008

Le vol de la mouette

Premier week-end depuis la rentrée où nous étions tous deux présents, et sans invitations. Pause bienvenue pour nous tous, dans le maelström habituel.

Ce matin, j'ai pris le bus avec nos deux petits qui ne le sont plus trop pour visiter, tout en haut d'un grand escalier en bois, un atelier* qui crée des décors, des masques et des marionnettes. Nous avons été accueillis par une jeune femme passionnée, qui nous a fait découvrir les trésors qu'elle crée.

J'ai d'abord essayé tous les masques pour faire rire les enfants qui étaient très intimidés, puis elle nous a présenté son travail, les différentes techniques. Comment sa vocation était née de sa fascination d'enfant pour Pinocchio et des spectacles qu'elle créait pour ses frères et sœurs.

Elle nous a ensuite montré ses marionnettes : un petit garçon inuit , une fée vaporeuse, une vieille femme effondrée dans un fauteuil, un conteur ivre et une mouette.

Puis elle leur a donné vie devant nos yeux. La douceur de ses gestes, leur lenteur, créaient un espace de silence palpable. L'émotion naissait dans mon cœur, celle d'une rencontre intime avec l'imaginaire d'une autre. J'étais troublée de l'intensité de ce que je ressentais, et notamment par la vieille femme, dont le regard perçant dans un corps cassé aurait pu être celui d'une des ces grands-mères dont parle Clarissa Pinkola Estès avec tant de talent et d'amour.

Puis elle nous a confié la mouette, expliquant à R. puis à M. comment la tenir et la faire voler. Je l'ai prise quelques instants aussi, savourant ce vol en terres imaginaires, une fois la difficulté de la fluidité dépassée.
Les enfants étaient conquis.
J'ai profité de leur calme pour discuter avec elle quelques instants. De ces êtres nés de la rencontre de son imaginaire avec celui d'un metteur en scène, de ces partages qui lui avaient permis de sortir d'un tête à tête trop pesant avec ses peintures.
M. a sonné le départ en courant vers l'escalier. Je l'ai remercié, heureuse de que nous avons trouvé là.

Les enfants ont profité du soleil et d'un rassemblement de pigeons pour compléter leurs connaissances en matière de vol ;-)


* les Journées des métiers d'Art 2008 nous ont conduits à l'association "la troupe des mains".
Pour les accros aux marionnettes, http://www.theatredelamarionnette.com/

vendredi 17 octobre 2008

Le ballon vert

Des ballons dans le ciel clair, entre les tours, signes dérisoires et émouvants.
Un ballon pour chacun de ceux qui se sont éteints dans la rue, cette année, en France.
Plus d'une centaine de ballons s'envolant entre les tours, égratignant nos bien-pensantes certitudes. Ne meurent pas que les victimes des grands froids ! La maladie, la mal-nutrition, l'alcool et l'indifférence tuent été comme hiver.
Plus de deux cents personnes par an.

Après ma journée, je suis passée les voir, pour leur dire combien j'avais été émue de leur message silencieux, en savoir un peu plus sur leur action.
J'ai écrit un petit mot, lâché un ballon vert.
Il est parti tout droit, guilleret, dans le ciel clair, et a disparu en un instant.

Pour plus d'informations, voir le Collectif des morts de la rue, ici et ou encore là.

Ceci est mon modeste tribu à la Journée mondiale du refus de la misère.

jeudi 16 octobre 2008

mardi 14 octobre 2008

Soirée lunaire


Un jeton pour la lune,
la tête comme une enclume,
le ventre bien présent.

Deux femmes chuchotent leurs secrets
en riant tout bas,
les yeux brillants de larmes, parfois.

"Enfourcher nos balais effrangés,
laisser fourcher nos langues acérées
des souvenirs cachés.

Une fois de plus oser
nous mettre à marcher
sur ce chemin cabossé.

Trébucher,
rigoler,
espérer !"

Et la soirée terminée
elles s'en retournent lentement,
plus sages et plus folles à la fois.

Ode à la lune,
celle qui s'enrhume,
de nos peurs effarées.

lundi 13 octobre 2008

Instantanés

Une coccinelle jaune sur un étui de guitare,
interrompant le déchiffrage (dégivrage ?) d'un clair de lune ânonné,
signe improbable de légèreté.

Une jeune femme perdue,
un père en colère,
une purée d'azukis.

De la flûte douce,
aux accents d'infini,
la lecture de messages tristes et doux.

Je flotte au gré de ces instants,
volés à un quotidien redevenu survolté,
profitant de ce rien.

La parenthèse s'est refermée,
claquant ses mâchoires brusquement,
mon dos s'en plaint déjà.

Et l'heure des cancres
qui diffèrent le coucher,
me retrouve ici ;-)

dimanche 12 octobre 2008

Sfar !

Quand elle m'a proposé d'intervenir, j'ai en été médusée, comme un petit animal fasciné par les phares d'une voiture. Sfar ! Comment pouvais-je avoir une place, même petite, sur scène ,alors que je venais à cette journée pour la première fois, et qu'il y a un an, j'ignorais même que j'y viendrais un jour ?
Je pris le temps de m'en remettre pour écrire les deux pages demandées, qui furent bien accueillies par l'organisatrice.


C'était hier que j'intervenais, juste après déjeuner, au milieu de praticiens expérimentés. Le stress montait depuis quelque temps déjà, perturbant mes nuits.
Le programme brillant de la matinée m'avait tenue loin de mon angoisse.
Mais l'heure du déjeuner venue, j'avais la gorge sèche et les tripes nouées. Mes mains tremblaient en remplissant mon assiette à ce délicieux buffet, assiette que je mangeais avec peine. Mais j'étais en bonne compagnie, parmi tous ces gens qui sont confrontés aux difficultés humaines, et cherchent à les soulager sans jugement. Je pouvais aussi jouer avec l'idée de mon incompétence, m'autoriser à être nulle puisque j'étais "une petite nouvelle".

Mes mains ne tremblaient plus quand je fus appelée sur l'estrade. Ma voix était pleine d'émotion, je ne fut pas brillante comme d'autres, mais j'arrivais tout de même à dire mon texte audiblement.
Ouf, mission accomplie ! Je pouvais enfin respirer à nouveau et profiter pleinement des prestations suivantes ;-)

Ce que je tire de cette journée?
* l'énergie et la satisfaction de la difficulté surmontée, même si elle est essentiellement un produit de mon esprit
* une nouvelle manifestation de mon orgueil à vouloir maîtriser ce que je ne sais pas encore
* le sentiment d'être plutôt à l'aise dans ma nouvelle "famille"
* et par-dessus tout l'envie renouvellée de poursuivre dans cette voie où je me sens bien, même si elle est extrêmement difficile.


Douceurs dominicales

Un temps de calme après la richesse et la densité des jours derniers.
Un peu de temps en cuisine, donc, et quelques nouveautés (pour moi ;-)

Une salade de brocolis aux oignons :
Faire cuire à la vapeur des brocolis ( 10 min à la cocotte minute).
Pendant ce temps, émincer 2 ou 3 oignons, et les faire fondre dans une poêle avec un peu d'huile.
Griller des graines de sésame, en parsemer les oignons, et ajouter un trait de sauce de soja.

Mélanger les brocolis dans un saladier, avec les oignons et leur accompagnement.
Nous avons accompagné cette salade de riz basmati nature.

Des crêpes à la farine de châtaigne :
250g de farine (2/3 blé, 1/3 châtaigne)
1/2 l de liquide (lait ou lait végétal, éventuellement coupé ou pas d'eau)
3 œufs
de la fleur d'oranger
Battre et laisser reposer 2h
Puis faire sauter les crêpes.
Puis garniture au choix ( ce soir, c'était Chocolade)

J'ai eu du succès avec ma surprise ;-)

vendredi 10 octobre 2008

Mûrir enfin

Accepter que ce que je ressens ne soit pas partagé,
que mes besoins ne soient pas entendus,
surtout s'ils sont implicites.

Accepter l'indifférence voire le conflit,
renoncer à plaire par peur de la solitude
ou, pire, de la blessure de l'autre.

Lâcher l'orgueil et la peur,
renoncer à la dépendance
et consoler l'enfant.

Savourer ce qui est réel,
le cultiver,
le vivre pleinement.

mercredi 8 octobre 2008

Immobilités

Il y a ces instants où l'on s'immobilise,
souffle suspendu, nez frémissant,
lièvre prêt à la fuite
ou muscles tendus, mâchoire crispée,
félin prêt à bondir.

Ces instants aussi où l'intellect se mobilise
pour déjouer la stratégie de l'autre ou construire la sienne,
énergie concentrée dans le front qui se creuse,
corps presque disparu de la conscience,

C'est celle de l'oeil du cyclone,
instant de suspension dans le déséquilibre.



Si j'aspire à l'immobilité,
c'est à celle qui joue avec la détente,
et est présence au monde.
Celle de l'arbre, ou du lac,
accueil de l'instant,
quoi qu'il advienne.

mardi 7 octobre 2008

Des fleurs

Hier, je l'ai revue, après ces semaines à nous croiser. Ce deuil si proche d'elle, que l'on savait imminent, était finalement arrivé, laissant sa sœur veuve, et quatre enfants orphelins. Nous avions un rendez-vous professionnel, et nous avons pris le temps aussi pour le reste, ce qui est censé être accessoire dans nos agendas mais qui prend la première place quand nous sommes réunies. En gris et noir, les traits tirés, elle trouvait quand même le temps d'entendre la douleur d'une autre femme, de celle qui perdait pour la deuxième fois un bébé tant attendu en moins d'un an.
Jour de deuil décidément. Jour intense d'amitié et de soutien.

Et puis cette nuit. Elle venait avec moi dans la maison de mes grands-parents. Je ne sais s'ils étaient là, mais mon père, oui, avec ma mère, et ma tante. S. arrivait avec un bouquet de fleurs, à mettre sur la tombe de celui qui était parti. Ces fleurs étaient vraiment spéciales. Je me souviens de leurs couleurs brillantes, de leur fraîcheur si perceptible. Leurs tiges souples, leurs corolles, leur simplicité, leur gaieté m'émerveillaient. Elle les tenait entre ces mains, et elles l'illuminaient.

Cette image m'a accompagnée toute la journée.
Ne jamais oublier de saisir la Vie entre nos mains, en toutes circonstances...

samedi 4 octobre 2008

La Fin de la plainte

"Fondée peu ou prou, l'histoire de la plainte commence donc toujours par la fermeture sur soi et se poursuit avec le déni de la réalité pour s'achever en exigences et en revendications qui viennent frôler la paranoïa.[]Le début de la plainte était caractérisé par un écart ou un abîme entre la peine et son expression. Plus elle s'étend, plus grandissent l'écart ou l'abîme. Ce n'est plus seulement la douleur réelle ou supposée qui est mise à distance, c'est également ce qui la touche de près ou de loin, ce qui la cause et qui en est la conséquence."
François Roustang, La fin de la plainte.

En écho à Cile.

jeudi 2 octobre 2008

Etonnement


Hier, à la bibliothèque, je prends un roman pour voir, dans le tas des nouveautés. C'est le marché des amants, de Christine Angot.
Un nom de cette femme qui me dit quelque chose, mais je ne l'ai jamais lue.

Des premières pages un peu quelconques, et puis j'accroche quand son Bruno rentre en scène.
Et puis d'un coup, je me rends compte qu'il s'agit de Doc Gynéco ! Dégoût voire colère, car je trouve ça tellement nul de parler d'un amant sur la place publique, alors en faire un livre ?!?

Je continue à lire, et me rends compte qu'il est tellement plein d'amour ce portrait que j'en suis très émue.
Cet homme est attachant, il ressemble à ses premières chansons ( je ne l'ai pas écouté depuis longtemps). Et elle, elle parle très bien de l'amour, de sa réalité, loin de tous les aspects "rationnels" du couple. Sans forfanterie, juste avec une grande simplicité.

Bref, et à ma grande surprise, je suis conquise.

Ici, la critique du Monde.

mercredi 1 octobre 2008

Piste paradoxale

Les actions font leur effet. je ressors la tête de l'eau.

Hier soir , diner avec une amie écrivain. La conversation nous amène sur un sujet brûlant pour moi : le lien entre contribution, temps de production, créativité.

En bref, je suis réellement productive quand je suis suffisamment disponible pour que les idées sortent d'elles-mêmes. Ca peut vouloir dire passer une semaine sans pouvoir écrire une ligne, en discutant juste avec des gens et en m'imprégnant du problème, et poser en 15 minutes sur un tableau ou un papier un concept ou un texte très simple, très clair, qui apporte réellement quelque chose de pertinent. A contrario, je peux être appliquée et ne générer que des choses sans intérêt particulier.
Il faut juste que j'accepte de ne pas culpabiliser quand je "ne me vois pas travailler".

En fait, je travaille mieux quand je ne travaille pas ;-)

lundi 29 septembre 2008

Journal de confusion

Le surmenage est bien là. Le repos du we n'a fait que le mettre en évidence plus encore.
J'alterne des périodes où je mène mon activité comme à l'accoutumée avec des moments où tout m'échappe.
Mon dos me lance, je ne sais plus par quoi commencer dans toutes les tâches à réaliser.
Je panique et chante la litanie du "je n'arrive à rien". Bien sûr, je n'arrive à rien...

Pfiou, lâcher prise, et m'autoriser à être imparfaite, à être en retard sur mes "livrables", à ne pas tout assumer. A quoi "servirais"-je si je ne me repose pas d'abord ?!?

Galettes extra-terrestres

Des galettes vert fluo à déguster en parlant des martiens ;-)

Raper deux courgettes, les mélanger avec 2 œufs, 2 cuillères de farine de châtaigne, y ajouter des flocons variés ( épeautre, riz, avoine) ou de la mie de pain.
Laisser gonfler 5 minutes.
Ajuster la consistance en ajoutant de la farine ou des flocons.
Puis poêler quelques minutes.

A accompagner d'une salade de saison. Ce soir, c'était frisée, pommes, graines de courge et de sésame, noix, et huile d'olive.

Première

Ce week-end, pour la première fois, j'ai pris une guitare en main pour accompagner un de mes fils dans ces premières notes.
Joie des découvertes :-)
NB : Surtout ne pas oublier de lui laisser sa place dans cette aventure...

dimanche 28 septembre 2008

Sans remord ni regret

La nuit dernière, j'ai rêvé que je l'appelais.
Son mari me répondait, elle venait de mourir d'un cancer.

Depuis des mois, j'hésitais à la contacter "en vrai".
Je l'ai fait cet après-midi.

Je ne sais s'il y a eu partage, mais au moins écoute.
J'ai apprécié qu'elle ressente mon absence de jugement.
Je ne sais si elle est prête à donner...

Ce n'est peut- pas de l'amitié,
mais au moins les malentendus sont dissipés.

Je peux sortir de cette relation sur la pointe des pieds

samedi 27 septembre 2008

Mono-diète de pommes

La fatigue allait croissant, l'humeur était en berne.
Rêves de fuite.
Un samedi pour redresser la barre.
L. me propose une mono-diète.
Je choisis la pomme, fruit que j'aime depuis toujours.

Compote au petit déjeuner.
Compote + fruits crus au déjeuner
Compote au diner + quelques cuillères de riz basmati.

Quelques points marquants :
* Je me sens légère, plus lumineuse à l'intérieur, moins fatiguée ( mais j'ai fait une bonne sieste aussi).
* Je suis beaucoup plus calme, plus concentrée que d'habitude. J'ai moins envie de parler. Ambiance intérieure recueillie.
* Des pointes de frustration intense ( avant les repas). Gare à qui veut partager ma compote, je montre les dents ;-) Ce n'est pas la faim, plus du désir ou de la colère.
* Un léger mal de tête par moment. Les toxines en vadrouille ?
* Je prends conscience de la multiplicité des saveurs et textures de mes repas "ordinaires". J'ai envie de plus de simplicité.

En bref, il n'est pas si simple qu'il y parait de toucher à la nourriture...

Ses cinq ans


Des courriers rien que pour lui,
une soirée d'enfant unique, cadeau surprise de ses frères,
une admiratrice qui a joué de la musique avec lui,
une petite boîte à musique de la panthère rose,
le gateau au thé vert qu'il avait réclamé, complètement immangeable,
et des éclats de rire toute la soirée

vendredi 26 septembre 2008

Le son

Le son qui crée,
comme une matrice retrouvée.

Bonheur subtil des harmoniques,
pour contacter ce noyau de paix,
bien caché sous la fatigue.

Ecarter le trop,
même ce qui fait joie,
préférer l'inaction, enfin.

Saga-cité : la mer en ville (2)


Une maison peinte au bout d'une rue.
Deux oiseaux blancs comme des rêves de légèreté.
Cris qui résonnent au creux des souvenirs d'été.
Embruns salés.
Envie de marcher au bord des flots.

jeudi 25 septembre 2008

Saga-cité : la mer en ville ( 1)

J'y vois le mat d'un voilier, sur un port à l'automne.
Des oiseaux s'y reposent, en route pour d'autres cieux plus cléments.
D'autres vies, d'autres envies.

mercredi 24 septembre 2008

Trop-plein

Trop de bons moments,
trop d'envies,
trop en-vie ?

Trop d'excitation,
trop de stress,
trop d'action.

Le gouffre du trop-plein m'avale,
gueule béante et malade,
je fuis dans mes cris.

Faire le vide,
pour me reconnecter à moi-même.
Oui mais quand ?

Quand n'est jamais le problème...

Saga-cité : Voyage immobile




Quand je me promène, j'aime remarquer ce qui est étonnant, biscornu, créatif.
Je suis déjà passée plusieurs fois par là, et chaque fois, cette maison m'a interpelée.

Elle est tout petite, et en même temps si particulière.
Entre la maison, le bateau, et la caravane.
Elle pourrait être tristoune, tout de gris vêtue, mais elle respire la malice.
Le ciel se reflète sur ses tôles travaillées.

Je me plais à imaginer celui, celle ou ceux qui l'ont conçue.
Celui, celle ou ceux qui y vi(ven)t.

Et vous, que vous inspire-t-elle ?

samedi 20 septembre 2008

Le regard des autres

Je me demande parfois ce que je cherche ici, pourquoi j'ai donné le lien depuis mon ancien blog, alors même que je voulais passer un cap...

Je me suis rendue compte que je voulais changer mon propre regard, et non pas rompre les liens qui s'étaient tissés hier, car ces liens font partie de ce qui m'importe.

Et si parfois le net mange ma vie, c'est parce que je m'égare dans ses méandres, dans les méandres de mon "mental", sautant deci delà. Jamais ces liens ne sont en question.

Si j'écris, ce n'est pas pour plaire ni pour faire envie, juste pour clarifier et partager.

Et si parfois je tends la main de manière déplacée devant la douleur d'autrui, c'est que j'interprète mal ces messages qui permettent à d'autres de déposer leur peine. Ce ne sont pas forcément des appels au secours, juste un moyen de se libérer pour respirer à nouveau.

vendredi 19 septembre 2008

La peur et la liberté

"En réalité, nous avons pratiquement tous peur. Vos parents ont peur, vos éducateurs ont peur, les gouvernements et les religions ont peur que vous deveniez un individu à part entière, car ils veulent tous que vous restiez bien à l'abri de la prison que sont les influences de l'environnement et de la culture. Mais seul les individus qui brisent les schémas sociaux en les comprenant, et qui cessent par conséquent d'être prisonniers du conditionnement de leur propre esprit - seuls ceux-là sont en mesure de faire éclore une nouvelle civilisation, et non ceux qui ne font que se conformer aux schémas en place, ou qui résistent à un moule donné par ce qu'ils ont été moulés dans un autre. La quête de Dieu ou de la vérité ne consiste pas à demeurer dans la prison, mais plutôt à comprendre la prison et à s'en échapper - et ce mouvement vers la liberté crée une nouvelle culture, un monde différent."


Krishnamurti - Le sens du bonheur

mardi 16 septembre 2008

Voyage imaginaire et auto-guérison

Ce n'est pas la première fois que j'expérimente.
J'ai d'abord "voyagé" dans mes images à l'aide d'une thérapeute, par deux fois.
Moments initiatiques.

Puis toute seule, dès que j'ai compris que je savais faire, depuis toujours.

Je suis surprise toujours devant l'intensité de la présence intérieure pendant l'expérience.
Le regard qui suit le processus, déroule le fil, sans intention.
Et la solution qui se met en place, d'une façon tellement limpide, utilisant les images.

Ça donne un résultat étrange probablement de l'extérieur, mais qui s'ajuste intimement aux besoins, et résout ce qui coince et fait souffrir.

Je suis passée à autre chose, mes rêves en témoignent.
Soulagement.

dimanche 14 septembre 2008

Rêve éveillé

En écho à des rêves endormis.

A l'endroit, de belles journées,
lumineuses de rencontres,
vivantes.

A l'envers, ces rêves récurrents,
comme une ombre de plus en plus lourde,
odeur de pourriture.


Ma mère, omniprésente, moins vivante en rêve que nos morts
plus absente encore de ces conversations téléphoniques abrégées qui me poursuivent.

D'autant plus lourd que je ne peux rien faire pour elle, une fois encore,
comme ces 37 dernières années,
en dépit de tout ce qu'on m'a dit devoir porter, depuis toujours,
avant même que je naisse,
de joie à donner,
envers et contre tout,
quoi que je ressente,
quoi que je vive.


Je ne veux plus de ce rôle mortifère,
je le rejette de toutes mes forces,
de toute ma colère.

J'ai le droit d'être triste pour moi,
de rire et de jouir,
de courir et de vibrer
intensément !


La colère libératrice,
enfin s'exprime,
force et centrage,
comme un tourbillon qui m'attrape.

Elle déblaie les débris biscornus,
en moi accumulés comme des nuées
sauterelles voraces et sangsues.

Se lève le vent libérateur,
Tonnent les cieux de déluge.
Jaillissent les larmes de désespoir,
de cette petite fille apeurée
dans le noir,
murée dans ce deuil qui n'est pas le sien,
alors même que son cœur touche le ciel.


Viens, petite, pleurer contre moi,
tes larmes se mêlent aux miennes,
rafraichissantes, apaisantes,
fontaine sacrée.

Une forêt luxuriante poussera,
là où elles touchent terre,
paradis retrouvé.

Puis nous rirons ensemble,
à la folie !

Adoption

Après le petit carnet mauve,
celui qui me suit partout,
pour les pensées au quotidien,
les listes de courses et autres bonnes adresses en tout genre,

Après le carnet de rêve,
réservé aux matins des nuits étonnantes et fertiles,
où l'on se réveille poursuivie par quelque chose de si profond qu'il ne faut pas le laisser filer.

J'adopte le carnet des changements,
répertoriant menus pas de côté,
habitudes déglinguées,
et zones d'ombre défrichées.

mardi 9 septembre 2008

Exploration

C'est l'été, mon amoureux me promène dans ce jardin peu familier.
J'ai les yeux bandés.
Sa voix me chuchote des suggestions.
Sa main me guide fermement, à travers les accidents du terrain, les marches, les espaliers.
J'accepte de ne pas contrôler.
Je retrouve ces sensations de nos première balades sur les rochers de son pays, quand notre histoire n'était qu'une affaire de quelques heures brûlantes, que tout était possible, et surtout pas certain.
Bouffée d'émotion.

Sa voix pleine du plaisir d'offrir ces surprises,
de constater ma confiance,
celle dont il doute parfois peut-être.
Complicité renouvelée.

La joie piquante des découvertes sensuelles,
chaque feuille, chaque écorce est unique,
le contact d'un pétale sur ma joue,
la saveur piquante d'une feuille de menthe,
l'écorce de cèdre qui embaume,
ce bambou lisse comme du métal, et pourtant si manifestement vivant
et ces arbres immenses, courant d'énergie vibrant, puissant, entre terre et ciel.
La réalité s'offre, fraîche.

Je perds la notion du temps.
C'est très dense, et très lent à la fois.
Entre infiniment grand et infiniment petit, sans qu'il soit plus question de mesure.
Ma place dans l'univers en est modifiée.

Ecrire pour ne pas oublier que vivre intensément est à portée de main, à chaque instant.

Agréable surprise

Réunion de rentrée à l'école.
Je suis séduite :
  • par la rigueur et la liberté des apprentissages,
  • par les valeurs d'entraide,
  • par le développement d'un regard bienveillant sur soi et sur l'autre
  • par la relation transparente avec les parents.
Plus de deux heures de réunion, et il reste tant de choses à partager.
La maîtresse utilise la méthode Freinet

Voici quelques uns des principes de base, trouvés sur Wikipédia :
  • L'enfant est de la même nature que nous.
  • Etre plus grand ne signifie pas forcément être au-dessus des autres.
  • Nul n'aime se voir contraint à faire un certain travail, même si ce travail ne lui déplaît pas particulièrement. C'est la contrainte qui est paralysante.
  • Nul n'aime tourner à vide, agir en robot, c'est-à-dire faire des actes, se plier à des pensées qui sont inscrites dans des mécaniques auxquelles il ne participe pas.
  • Il y a un invariant aussi qui justifie tous nos tâtonnements et authentifie notre action : c'est l'optimiste espoir en la vie.

dimanche 7 septembre 2008

Avancer ? Pourquoi ?

Pourquoi chercher à avancer,
chercher le bonheur ici et maintenant,
par diverses expériences
parfois simples, parfois "extrêmes",
si c'est pour retomber,
dès que le quotidien me reprend en main ?

Telle était la question que je me posais
cette nuit d'insomnie,
noyée dans mes larmes
perdue dans ce brouillard qui hier obscurcissait tout.

Et puis, le jour s'est levé,
j'ai pris du recul,
me suis souvenue d'avant-hier,
son cortège d'objectifs, de fuite, et de sourires forcés.

Je préfère ma vie d'aujourd'hui,
même si les doutes sont encore au rendez-vous,
car j'ai des outils pour en sortir
quand le fog revient.

Il semble même que je peux aider d'autres...

jeudi 4 septembre 2008

L'écharde d'une attente

"Aujourd'hui, en regardant, assise devant ma maison, le vent dans le grand tilleul, j'ai compris que tout est déjà parfait, mieux : que rien n'est pas encore tout à fait parfait, que l'imperfection est le produit de mon esprit, l'écharde d'une attente, d'une espérance vaine dans la chair glorieuse de la création.
Cela, je le savais à quatre ans devant les platanes de la maternelle. Mais pour retrouver la même qualité de ce qu'on avait perçu dès le début, il faut avoir fait le grand, le fou, le féroce détour par l'existence."


Où cours-tu? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ? Christiane Singer

La fraîcheur d'une rose

"Tout ce dont ce monde a besoin est une bonne purification du cœur de toutes les inhibitions du passé. Le rire et les larmes peuvent tous les deux apporter cela. Les larmes épureront toute l'agonie qui est dissimulée en vous et le rire enlèvera tout ce qui empêche votre extase. Dès lors que vous aurez appris cet art, vous serez immensément surpris, pourquoi ne nous a t'on pas dit cela plus tôt ? Il y a une raison, personne n'a voulu que l'humanité ait la fraîcheur d'une rose, son parfum, sa beauté."

Osho

Bonnes résolutions bloguesques

Le réel privilégieras
Le juste nécessaire publieras.
Point trop de temps n'y passeras.
Le regard des autres ne t'influenceras...

A répéter chaque matin et afficher près du micro...

Reflets de giboulée


Début de mois d'août, temps de giboulée.
Le climat s'affole...
Observer les délicats reflets du bleu pur au gris anthracite