mercredi 31 décembre 2008

Petite histoire de Noël-épisode 4

Épisode 1, 2 et 3.

Ils volèrent longtemps par-delà les horizons, survolant des mers, des déserts et de vertes forêts, ne s'arrêtant que quelques brefs instants pour que l'oiseau puisse boire et reposer ses ailes. Le petite noix était émerveillée des contrastes, du vent autour de sa coque, du bruissement puissant des ailes de l'oiseau.

Elle sut qu'ils étaient arrivés à la désolation du paysage et à la sécheresse de l'air. Plus un arbre, juste des tas de métal jaune, par ci par là, et des habitants fuyant la famine sur les routes.
L'oiseau ne s'arrêta pas tout de suite, il passa au-delà d'une colline et elle aperçut une petite vallée protégée des regards. C'était un vrai régal pour les yeux de voir de la verdure à nouveau.

L'oiseau se posa à côté d'une cabane, se transforma en homme (c'était un magicien, vous l'aurez compris) et le prince sortit accueillir les voyageurs. Il caressa la coque, lui redit ce qu'il attendait d'elle, et ses remerciements. Puis il l'amena à l'endroit prévu pour le futur noyer. Le magicien l'enveloppa d'un charme pour éviter les dents affamées des rongeurs, et accélérer sa pousse, et l'enfouit profondément dans le sol meuble.

La petite noix retrouva avec bonheur la douceur de l'humus contre sa coque. Elle se rendormit pour une longue nuit dont elle savait qu'elle sortirait transformée, bel espoir vivant.


Fin

Petite histoire de Noël-épisode 3

1er épisode ici , épisode 2 .

La petite noix était si fascinée qu'elle en oubliait de trembler d'effroi. C'est alors que l'oiseau ouvrit son bec, mais au lieu de la picorer, il s'adressa à elle.

"Petite noix, j'ai un service à te demander.
Je viens d'un royaume lointain, dont le roi a perdu l'esprit à la mort de sa femme et s'est mis à vouloir toujours plus d'or. Il a alors utilisé les pouvoirs de ses magiciens pour transformer petit à petit tout ce qui était possible en or. D'abord les cailloux, puis les objets, et puis finalement jusqu'aux arbres et aux plantes. Une grande famine décime la population. Le prince, lui, a compris. Il essaie de reconstituer en secret les richesses végétales de son pays. C'est pourquoi nous avons besoin de toi.
Es-tu d'accord pour voyager dans mon bec et devenir un grand et beau noyer dans mon pays ? "

La petite noix acquiesça, et ils furent bientôt partis, le beau volatile la transportant délicatement dans son bec.

A suivre

mardi 30 décembre 2008

Pour vous faire patienter

Petit conseil lecture à déguster à tous les âges, parfaitement adapté à ces temps de fête où les familles pèsent parfois plus que de raison...

samedi 27 décembre 2008

Petite histoire de Noël - épisode 2

Episode 1 ici.

La petite noix fut réveillée de son sommeil nauséeux par un bruit discret et continu. Quel était ce toc toc toc qui faisait vibrer sa coque avec délicatesse. Un pivert ? Bien peu probable. Et puis elle aurait cédé au premier coup sous le bec puissant...

Elle était cette fois tout à fait réveillée, et intriguée. Trop curieuse pour attendre encore, elle décida s'entrouvrir sa coque.

Quelle ne fut pas sa surprise quand elle découvrit le plus bel oiseau qu'elle ait jamais vu. Il était d'un rouge éblouissant, celui du poinsettia au sommet de sa floraison. Ses plumes brillaient dans le gris et le brun ambiant comme un rubis. Et quelle aigrette splendide !

L'oiseau élégant s'immobilisa, et la regarda intensément, de ses yeux vifs et doux, avant de s'approcher encore.

La suite ici

vendredi 26 décembre 2008

Petite histoire de Noël-épisode 1

Il était une fois une noix tombée de l 'arbre.

Au fil des semaines, elle s'était dépouillée de son vert manteau odorant. Elle avait roulé au gré du vent et des pluies, échappant par miracle au regard acéré des écureuils en quête de butin pour l'hiver.

Finalement, un creux l'avait engloutie, des feuilles mortes l'avaient recouvertes, et elle passait son temps à dormir et à se réveiller en sursaut de ce sommeil épuisant.

Elle se sentait sèche et morte. Se remémorer les éclatants jours d'été ne faisant que raviver sa peine. L'arbre perdu, ses sœurs ramassées et cassées sous ses yeux, la chute brutale et le lent déclin de l'année.

La suite ici

jeudi 25 décembre 2008

Voyageuse des mondes

D'un monde à l'autre, je navigue,
souriante, affairée,
me pliant aux coutumes,
écoutant les accents,
savourant les saveurs,
mais étrangère, toujours.

C'est qu'affleurent en moi des mondes inconnus,
Ils n'apparaissent que dans le silence,
tant ils sont jaloux de leurs secrets.
Leur musique est spéciale,
tour à tour douce et passionnée.

Là explosent les découvertes,
que je n'ose pas ici,
dans ma vie.

Alors, continuer à écarter le voile des mystères,
et oser, un pas après l'autre,
sur cette route que je fais mienne.

Promesse.

mercredi 24 décembre 2008

Joyeux noël !


Je vous souhaite à tous de très belles fêtes de fin d'année !

Qu'elles soient aussi gorgées d'amour que ces citrons de soleil !

mardi 23 décembre 2008

Dans le tamis

Des mailles de temps plus lâches,
l'inaction des vacances.
Au fil de ce qui reste de mes journées,
mon démon préféré n'est que plus visible,
celui qui dit que je n'existe que si je sers...


Aussitôt débusqué, il se tait, confus,
une petite fille se blottit dans mes bras pour pleurer,
que lui reste-t-il pour cacher sa nudité ?


La caresse d'un doux feuillage d'amitié,
la soie d'un brin d'amour de soi,
les merveilles de la terre et du ciel pour peau de pêche,
l'amour comme cheval ailé,
la vie qui souffle tout autour,
et la fait palpiter, virevolter comme feuille au vent
que souhaiter de plus grand ?


Car qu'importe de servir si l'on n'est point...

Journal de la création, de Nancy Huston

J'ai dévoré et aimé tous les romans de Nancy Huston.

Ce livre fut le premier achat de ma dernière grossesse, avec de nouvelles cordes pour mon violon et de la colophane.
Je ne l'avais pas commencé alors, et quand la grossesse s'interrompit, il n'était plus temps d'entendre parler de création ...

Je l'ai repris il y a quelques jours. A mon grand étonnement, ce livre n'est pas seulement le journal intime d'une grossesse, mais étude fort passionnante du rapport de femmes créatrices à leur corps, au sein de couples d'artistes, voyage autour des visions intimes de certain(e)s de celles et ceux qui m'enchantèrent ( Virginia Woolf, Fitzgerald...) et d'autres que je n'ai jamais compris ( Sartre et Simone de Beauvoir).

Schéma récurrent où l'homme artiste utilise la femme comme matière ou miroir de son art, en niant ou en bafouant sa féminité, et où celle-ci se laisse faire au nom de la supériorité de l'esprit sur le corps, parfois en renonçant à sa maternité et à sa féminité, parfois jusqu'à la folie et au suicide.

Nancy Huston y renoue les fils de son histoire personnelle dans un bel hymne à une femme créatrice, de corps et d'esprit.

dimanche 21 décembre 2008

Jour de pause

Retrouver des cieux lumineux, les parfums typés du jardin et des bois alentour, des journées sans contrainte extérieure.

Me relâcher : rien à faire, ou si peu.
Pas d'horaires, de réveil qui sonne et qu'on reprogramme d'un geste las.
Me remettre au lit après déjeuner avec un bon livre, pourtant si peu paisible, et s'endormir le nez dedans.
Zapper même la promenade envisagée avec tant de joie, parce que dormir est plus essentiel encore que respirer le ciel.

Et puis...rien.


Et surtout ne pas regretter ce qu'on ne fait pas, pour ne pas gâcher ce qui pointe là.
Pour que renaisse ce mouvement intérieur qui nourrira l'année nouvelle.

PS, ce livre, c'est Gentil Bébé, de Léon Rooke

jeudi 18 décembre 2008

Yapluquavoter

A vous de voir quel vert vous préférez :-)

c'est ici que ça se passe

Magie noire, magie blanche

Magie noire

Par moment, la toile d'araignée se referme .
Mâchoires crispées, yeux creux, mots qui crissent, grippent, petits accrocs.
Je m'arqueboute, refuse, me plains de tout.
J'ai pourtant les mains pleines de trésors : de l'amour, de l'amitié, et ce demain que je construis aujourd'hui avec passion.

En farfouillant dans mes tréfonds, je trouve ces cristaux qui font mal : des billets de train en option (aller la voir ou pas ?) , des petites choses égarées par ci, par là, ce noël que je n'attends pas avec impatience, le désordre chronique de notre appartement, ce gros coup de collier au travail qui m'a laissée épuisée il y a quelques jours, le froid qui finit par ronger ma bonne humeur.

J'ai envie de secouer tout ça, d'ouvrir grand les fenêtres pour que le vent emporte la poussière. Mais je me sens frileuse et sans l'énergie pour le faire.

Magie blanche

L'écrire me fait un bien fou.
Même écrire que c'est impossible le rend possible.
Ouvrir les fenêtres, souffler un grand coup, reprendre ce balai tressauteur de ma sorcière intérieure, et AGIR enfin.

Une liste énorme d'une quarantaine de tâches a été quasi dévorée hier.
En premier : écrire la liste
En deux, ouvrir les volets
En trois, mettre de la musique à fond, celle qu'une fée m'a offerte (elle sait combien je pense à elle).
Et puis le reste : boutons perdus et retrouvés, rideaux lavés, copains invités, groupe de pairs organisé, tables débarrassés de ces petits riens qui se collent les uns aux autres l'air de rien jusqu'à tout envahir. (Mes poussins n'y sont pas pour rien mais leurs parents les y aident bien...).

Me faut-il vraiment désespérer pour rendre possible ce qui ne le parait plus?

En point d'orgue cette soirée de travail qui m'a rendu une énergie incroyable.
J'espère qu'elle fera son miel de mes bricolages...

Oh, si, le plus étonnant !
Ces éclats de rires inextinguibles de notre petit dernier pendant son sommeil, yeux grands ouverts, à réveiller la maison. C'était magnifique, un peu moins quand cela a tourné à la crise d'angoisse. Au matin, il ne se rappelait plus rien, mais quelle expérience de l'avoir à la fois endormi et criant dans mes bras. Ses cris ont réduit d'intensité petit à petit à mon contact. Comme il m'a serré fort, mon petit encore un peu bébé...

Bref, une si belle journée d'hier.

lundi 15 décembre 2008

2000 poulets

Et non, il ne s'agissait pas d'un reportage sur les poulets en batterie.
Notre petit dernier ( 5 ans) nous a raconté ce soir, à l'heure de la "discutation" une très longue histoire de sa composition : 2000 bébés poulets avec leur papa et leur maman. Je n'ai pas tout suivi mais c'était mignon, tendre et très rafraichissant.

Et voilà que je tombe ici, sur des photos de collages "sauvages" présentant de poulets très militants.
Synchronicité ?

Théatre ?

3 décembre 2007 au matin

Une photo, car les mots grippent, et manquent de lumière...Le soltice y fera-t-il quelque chose ?

vendredi 12 décembre 2008

Réceptivité

L’écoute est l’un des secrets fondamentaux pour entrer dans le temple de Dieu. Écouter veut dire être passif. Écouter veut dire vous oublier complètement – alors seulement pouvez-vous écouter.
Lorsque vous écoutez attentivement quelqu’un, vous vous oubliez. Si vous ne pouvez pas vous oublier, vous n’écoutez jamais. Si vous êtes trop conscient de vous-même, vous prétendez simplement que vous écoutez – vous n’écoutez pas. Vous pouvez acquiescer, vous pouvez quelquefois dire oui et non – mais vous n’êtes pas dans l’écoute.
[...]
Lorsque vous devenez yin, une réceptivité, une porte est ouverte et vous attendez. Écouter est l’art de devenir passif.

Osho A Sudden Clash of Thunder Chapter 5

Voyages lointains

Il y a quelques jours, j'ai appris qu'une de mes collègues part en Nouvelle Zélande pour quelque temps. Je suis ravie pour elle, et en même temps, un petit pincement au cœur me tenaille.

Car je repense à mon rêve de petite fille : travailler six mois et voyager six mois.
Aller habiter en terre lointaine, dans d'autres cultures. La Chine, l'Australie, le Brésil, et autres bouts du monde m'ont fait rêver depuis toujours.
Découvrir l'altérité des habitudes, des pensées, de la vie quotidienne, y dénicher ces pépites universelles qui font de nous des frères humains.

Or, j'ai très peu voyagé, et quasiment plus depuis que nos enfants sont nés.
Juste via les contes et les livres, intensément.
Je me dis parfois que c'est par frilosité, que je suis coincée par mes petites habitudes et petites flemmes. Parfois je n'ose pas car ce que je voudrais ne s'achète pas sur un catalogue de tourisme de masse, je voudrais tellement "autre"que ça devient irréaliste dans ma vie actuelle.

Et puis je repense à ces dernières années.
A ces voyages étonnants dans mes mondes intérieurs, ceux que rien ne sépare du Monde, ceux où l'espace et le temps disparaissent.
A ces explorations qui deviennent quasi quotidiennes depuis que j'ouvre mes yeux et mes oreilles à mes frères humains.
Je tâtonne, respectueuse, me laisse surprendre à chaque instant par ces paysages changeants. Pas de carte en ces territoires complexes, mouvants, émouvants.
Une rivière qui coule à nouveau, et je m'incline, ravie, devant tous ces possibles qu'on oublie.
Je suis passionnée, et reconnaissante.

Alors, quand bien même je ne voyagerais pas loin d'ici, je ne saurais faire voyages plus lointains.

mardi 9 décembre 2008

Bruits étouffés

Bruits étouffés par les flocons en bataille,
cocon refermé,
bruit de mon cœur essoufflé,
respiration saccadée.

Le blanc comme une prison,
à ce qui vit et palpite,
rires s'en sont allés
sous les cocotiers.

Me poser,
prendre dans les bras mes aimés,
retrouver leur chaleur si douce,
pleine d'énergie farouche.

Doucement sur la fatigue souffler,
pour espacer les flocons de givre,
retrouver les couleurs du temps,
et de mes sentiments.

dimanche 7 décembre 2008

On prend un vert ?


Hier, j'ai osé envoyer cette photo à la treizième session de Chic ! Des Clics !, chez Gilsoub et Jathenais;-)

mercredi 3 décembre 2008

2- Renouveau et séquelles

La première partie est ici

C'est dur d'accepter de me faire aider. J'ai la chance d'avoir confiance dans les gens qui m'entourent et des moyens pour me soigner. Alors je trouve des ressources : une thérapeute, et un ostéopathe .

Ainsi entourée, il ne me faut que quelques semaines pour remonter la pente. Je lâche larmes et peurs enfouies, contacte la petite fille qui pleure au fond de mes tripes et apprend à la consoler. Je m'autorise à nouveau toute cette créativité oubliée pendant les dernières années au profit du travail et de mes bébés.

Le quotidien reste pénible, les vexations et réflexions continuent mais je suis à nouveau en état d'engager les contacts nécessaires pour changer de poste. Je retrouve avec soulagement, et un grand bonheur, l'appui de ceux qui me connaissent. Je repasse du noir et blanc à la couleur. La suite est une autre histoire.


Cette période aura duré quand même près d'un an et demi.
Ma colère contre celui qui fut ce chef brutal pour moi ne s'est apaisée il y a peu. Il semble être moins brutal, maintenant, avec ceux qu'il encadre, tant mieux pour eux et pour lui. Et moi, et bien, plonger m'a donné accès à d'autres ressources, je "provoque" moins ceux qui ne sont pas sur la même planète que moi.

J'ai fui, surtout, de longs mois.
Freinant brusquement chaque fois que je me retrouvais à m'impliquer trop fortement dans mon travail, car je ne voulais pas risquer de re-traverser la ligne blanche, celle qu'on ne franchit pas impunément.
Je me suis cachée chaque fois que la qualité de mon travail me faisait remarquer, ne sortant de ma grotte que pour défendre les idées qui sinon resteraient lettre morte.
J'ai préparé un départ dont je ne sais quand et si il aura lieu, tant la barre me semble haute à franchir.

Mais là, depuis quelques mois, je sens que la peur recule.
Je peux même imaginer être moi-même, avec mes valeurs humaines, et avoir un avenir professionnel là ou je suis.
Qui sait ?
La ligne blanche est tatouée, marque initiatique.


Ces deux billets sont issus de ce qu'a remué en moi la lecture de "Ils n'en n'en mouraient pas tous, mais tous étaient frappés". Livre bouleversant...

1- La blessure

Une ancienne blessure est en train de se refermer.
Une blessure longtemps si douloureuse que je n'osais pas la regarder.
Je commence à la caresser doucement du doigt, par instants.
C'est un morceau de moi qui n'est plus tabou.

Oh non, ce n'est pas une blessure physique !
Juste le vécu d'une période de ma vie au travail.


C'était il y a trois ans déjà.
Je suis recrutée en début d'année pour donner un nouveau souffle à l'expertise dans une agence . En dépit des nombreux domaines à investir, je m'y sens rapidement à l'aise. Je prends en main mon équipe, réussit à souder ces experts pourtant si différents de caractères, de compétences, comme d'intérêts autour d'une dynamique commune.

Un nouveau chef arrive à l'été. Il est jeune, brillant, et semble ouvert.
En fait, très vite, notre relation grippe.
Il est agacé par ma liberté et ma joie, et par tous ces gens qui m'apprécient alentour.
Je refuse sa manière d'essayer de nous coincer tous dans son cadre trop strict, où les hommes sont des pions, où le travail se résume aux chiffres vus par sa hiérarchie , où tout n'est que compétition, pression, comparaison, contrôles incessants.
Un monde où une cadre qui prend son mercredi et ne pas travaille pas chez elle est anormale.
Il a également trois enfants, mais ne s'en occupe pas. Sa femme est au foyer, et il travaille dans les gradins quand il accompagne son fils à un match le week-end.

Et là, je ne comprend plus.
Tout est défini, régulé, obligatoire, contraignant.
Je me bagarre pour que mon rôle garde son sens dans cette atmosphère stérile
Je me révolte par moments, et tous les vendredis la réunion d'encadrement devient un moment plus que pénible.
Je protège comme je peux mon équipe.
Certains collègues restent sympathiques, en général ceux qui souffrent aussi sans forcément se l'avouer, et ne disent rien.
D'autres se révèlent cruels. Ce n'est pas rien de le découvrir.

Je perds toute confiance en moi, tant je me sens nulle, niée, à être traitée en exécutante.
Ça me fait mal, très mal.
Je me tais car je me sens coupable d'en souffrir ainsi, coupable d'être si inadaptée, coupable d'être moi.
Je perds progressivement pied.


Je ne m'arrête pas, je ne prends pas de médicaments.
Pourtant, cela ne peut plus durer.
Mon mari me pousse à trouver de l'aide car je crie, épuisée, aussitôt chez moi, et perturbe la maisonnée.
Je rêve de partir, seule, pour marcher en bord de mer.
Je claque parfois la porte et sors en pleurs dans la rue, m'imaginant ne plus revenir tant je me sens pesante, malfaisante pour les miens.
Je ne me supporte plus.

La suite ici