mardi 31 mars 2009

Balancer

Balancer entre ressenti intime et facilité,
entre mon corps qui me dit de refuser, et ma tête d'accepter,
et pourtant dès que j'écris ça, je sais que mon choix est fait,
que je ne peux me faire violence une fois de plus,
alors même que je cherche à être à l'écoute de moi.

vendredi 27 mars 2009

J'aime le train ( 3)


Cette fois il n'était pas question d'escapade amicale ( comme ici ou ). Juste d'un tour de France professionnel très intense. Des départs avant l'aube, des retours tardifs, des nuits courtes, et ,au milieu, des réunions très denses, debout pendant des heures, à écouter, argumenter, encourager.

Alors, même si l'ambiance de l'équipe est très studieuse, les temps de train ont été détendus. Nous avons levé quelques instants les yeux des écrans pour observer un soleil qui se prend pour la lune, tout ensommeillé encore des brumes du matin, la boule rouge du couchant, et même pour des plages de fous-rires et de partages qui renforcent les complicités pressenties.
Un peu d'humanité, ce n'est pas rien.

Apprivoiser le temps

Décider de trouver du temps pour moi et mes projets dans une semaine archi-bondée, et m'y tenir.
Y puiser de l'énergie, celle du rire et de la vie.
Celle d'écouter aussi, aussi longtemps que nécessaire, celle qui pleurait tout à l'heure tout en souriant et s'émerveillant de ce qui lui donne chaque jour son petit garçon malade.
Donner et recevoir, comme une respiration.

samedi 21 mars 2009

Sur les plages de mes matins

Sur les plages de mes matins,
des mots et images qui dansent,
déchets de journées trop pleines
mouettes des rencontres amicales,
souvenirs scintillants des étoiles de la nuit.

Sur les plages de mes matins,
le murmure doux et grandiose,
de l'énergie de vie,
immuable comme je passerai.

Le regard des hommes

Avec ceux qui me regardent comme une sœur, je me sens libre d'être moi.
A ceux qui me regardent comme une mère, je souris.
Ceux qui me regardent comme une fille, je les écoute.

Mais ceux qui voient une femme en moi, mon regard les évite,
comme si je n'étais plus là, déjà,
de peur d'être piégée dans ce jeu-là.

La séduction m'inquiète, m'angoisse, jeu de miroirs déformants, mirage où l'on devient objet.
Car l'amour est tout autre, ouverture, chaleur et don.
Je l'ai expérimenté.

Et pourtant je ne veux plus me planquer dans mes peurs,
je veux savourer ce que chaque instant m'apporte,
sans crainte du regard des hommes,
sans crainte de mon propre regard.

vendredi 20 mars 2009

La dune

Hier, au diner,je racontais cette impression qui me prend ces temps-ci d'être au pied d'une dune qui s'écroulerait lentement sur moi, grain après grain, et du fait que mes efforts ne faisaient peut-être qu'accélérer les choses.

A l'éclatant soleil printanier du matin, je la garde précieusement, cette dune, pour m'y blottir à l'abri du vent, yeux clos, baignés de lumière, avec le fracas ou le chuchotis des vagues pas loin. Quand j'entrouvre les yeux, je peux observer la vie minuscule et fourmillante qui vaque à ses petites occupations.


mercredi 18 mars 2009

Décalages, recalages, et maintenant

Ce week-end comme un atterrissage en pleine terre.
Contraste désarçonnant entre mon agitation et la profondeur du calme à chercher.
Je crois que j'avais même oublié tout souvenir de ce calme, et de la vie vécue de l'intérieur. De la jubilation qui éclot comme une jonquille à sentir le souffle porter le mouvement.

Alors retrouver mon bocal avec vue sur le gris sale et un peu de ciel fut d'une grande violence.
J'ai fui, me réfugiant dans le chocolat, les aventures de l'école des chats, et le sommeil.



Et aujourd'hui, je lèche mes pattes, et je concocte des douceurs pour qu'on se lèche un peu les babines : une mousse au chocolat à la noisette* et des biscuits aux flocons d'avoine dont j'avais même oublié la recette. Les Doors à fond pour mettre un peu "d'air" dans la maison.


* Mousse au chocolat à la noisette :
  • Faire fondre 100g de chocolat avec un peu de lait de riz.
  • Ajouter une cuillère à soupe de purée de noisette, et une goutte d'huile essentielle d'orange.
  • Mixer longuement avec 400g de tofu soyeux.
  • Faire griller des éclats d'amandes et noisette et en parsemer la mousse.
  • Puis mettre au frais au moins 6 heures ( le plus dur c'est d'attendre !)

lundi 16 mars 2009

Ombre

Souvent j'écris la lumière pour oublier l'ombre.
Pourtant, ombre et lumière se mêlent en un incessant ballet.



Découvrez Alain Bashung!


Grande tristesse samedi de le savoir emporté...
Pas facile de laisser partir ceux qu'on aime, quels qu'ils soient.

vendredi 13 mars 2009

L'herbe verte

En écho à l'herbe verte de ce billet, et en remerciement à une commentatrice-coloriste convaincue, un extrait de L'inespérée de Christian Bobin. ( p 77-79) :

"Vous passez là avec des enfants ou tout seul, là, devant le centre pour handicapés mentaux. Un ensemble de maisons basses éparpillées au fond d'une pelouse verte. Le jour, ce qui vous étonne le plus, c'est ce vert, cette herbe rase qui appelle la sècheresse, ce désespoir de la vue. Une eau verte et maigre d'ennui. Un désespérance étale, aplanie, un filet de résignation verte. L'herbe est toujours à la même hauteur. Jamais elle ne va dans la démesure vers la belle folie des jardins d'enfance. Jamais non plus elle ne meurt, ne part en plaques noircies. Un jardinier doit sans doute s'en occuper. Un jardinier doit être prévu pour prendre en charge l'herbe infirme, de même qu'il est prévu un certain nombre de personnes pour prendre en charge les handicapés. Que rien ne soit trop sec ni trop haut. Que rien ne meure et que rien ne vive. [] Mais il y a quelque chose à dire sur ce vert. Oui il y a cette chose-là : cette étendue verte, vous l'avez déjà vue ailleurs. La même mélancolie verte, la même couleur des solitudes, autour des maisons de propriétaires. Un tout petit enclos de vert autour des familles. [] La couleur verte, en peinture, s'obtient par un mélange de bleu et de jaune. La couleur verte des pelouses privées n'est mélangée ni de bleu ni de jaune _ mais de gris et de noir. Le gris d'une semaine de travail, le noir du dimanche qui n'est jamais un dimanche, qui n'est que la veille d'une autre semaine de travail. Encore. Encore une chose à dire sur ce vert : ce vert apprivoisé, cette fermeture verte, vous la trouvez encore devant les grandes demeures bourgeoises, derrière les grilles des hôtels particuliers. Là aussi beaucoup de pelouse, une énorme quantité de vert sage. Autour de la misère mentale et autour de la puissance financière. Là où l'esprit manque comme là où l'argent surabonde : pelouses. Claires et vertes pelouses confiées aux mains expertes d'un jardinier. Les soirs d'hiver, lorsque vous passez devant le centre d'handicapés, vous ne voyez plus la pelouse. Elle est revenue à sa noirceur d'origine. Elle a fini son travail qui est de désespérer la vue, de dissuader d'entrer, de faire un seul pas sur la désolation verte pour aller voir de près ceux qui boitent dans leur esprit, ou ceux qui dorment sur leur argent."
Depuis ce livre, je ne peux plus regarder une pelouse sans avoir le cœur serré.


Aujourd'hui, je goûte intensément mes week-end qui ne sont plus que noirs d'être la veille d'une autre semaine de travail, mais vivants, avec leur lumière propre, et leurs arc-en-ciels, où le gris-fatigue et le rouge-colère ont aussi leur place. D'ailleurs, je file dormir pour célébrer en rêve la démesure de mes jardins d'enfance, et profiter demain de mon deuxième we de yoga de l'année, en espérant que c'est le chant du merle amoureux qiu m'éveillera à cette journée-cadeau.


mardi 10 mars 2009

Improbable printemps

Essayer de voir ce qui est , plutôt que déplorer ce qui n'est pas.

Depuis quelques mois maintenant, je lutte pied à pied pour la sortir de son crédo de souffrance et d'abandon. Nos dernières conversations avaient été déprimantes à souhait, et je commençais à penser à baisser les bras....quand ce matin, improbable printemps, je reçois un appel de sa part de "presqu'excuses" pour son comportement, et de remerciement pour ce cadeau choisi , pour elle, avec amour.

En raccrochant, j'ai fondu en larmes devant sa détresse, et sa conscience, un instant, des mécanismes de sa souffrance. Larmes de petite fille impuissante, et larmes de compassion aussi.

Je ne baisserai pas les bras, pour elle et pour moi.

dimanche 8 mars 2009

Réouvrir

J'étais claquemurée, gris dedans-rouge colère dehors, larmes pas loin sous la cendre brûlante.
La fatigue n'était pas seule responsable, mais surtout cette impression de gâchis, de pente glissante, de me faire du tort toute seule par incapacité à dire non, à arrêter quand il le faut.
Besoin de m'occuper de moi, contre tous d'abord, mais surtout pour moi, retrouver ce pas solitaire qui me manque tant, et que je contribue à raréfier tant tous ces chemins ouverts vers d'autres possibles attirent mes pas.

Pour une fois ne pas succomber aux possibles , aussi tentants soient-ils, pour écoper un peu la vague géante, avant qu'elle ne me jette à terre une fois encore.
Chercher l'image plutôt que les mots, et l'émotion plutôt que l'intellect.
Un peu de paix.

Et sur la grève du matin pourtant bien gris, une ré-ouverture. Sons sans mots, sensation intense du corps, difficulté et promesse, comme un accouchement. Suivi d'une colère intense, flamboyante, destructrice et pourtant constructive aussi, d'une certaine manière...

Un effort encore ce soir, me mettre à mes devoirs de yoga, une belle heure intense et productive, et me voilà de nouveau alignée. Corps, cœur et esprit prêts pour cheminer un peu encore sur ma route, avec ses hauts et ses bas. Comme c'est dur parfois d'y rester, de ne pas rêver d'un ailleurs imaginaire dont l'herbe synthétique serait verte à l'infini...

vendredi 6 mars 2009

Avalée par la baleine

Avalée par la baleine...

C'est l'image qui est venue ce matin, alors que je posais un regard critique sur les quatre jours de course incessante depuis mon retour de vacances.
Suffisamment effrayant pour tenter de ne pas me laisser digérer...

Et encore, grâce à mes séances matinales, j'ai pu ne pas perdre complètement lien avec mon corps, sentir ma fatigue et me coucher suffisamment tôt.

Un coup de fil revigorant, un week-end de coupure, et la préparation des prochaines vacances en perspectives...de quoi reconstituer de l'énergie !

Je vous laisse, car mon lit m'appelle ;-)