samedi 25 avril 2009

Sur 24 heures (la suite)

Mercredi matin, au cours d'une réunion de travail, à 10h22, j'ai pris devant témoin la décision de ne pas "dire du mal" pendant 24h. J'en ai parlé à d'autres collègues dont je suis assez proche, afin d'accentuer l'effet miroir.

Quelques enseignements :
  • Je "dis du mal" quand j'ai le sentiment d'être victime d'une injustice, de subir une situation, sans savoir quoi faire pour en sortir ou sans oser le faire. Cela se manifeste essentiellement dans le cadre de mon travail , dans les moments où mon positionnement n'est pas tout à fait adapté : ce que je fais, la communication que j'en fais, ce que d'autres en disent, ne concordent pas.
  • "Dire du mal" peut être un mode d'échange avec certaines personnes à l'esprit caustique. Je "fais mon caméléon" plutôt que d'oser être moi-même et/ou j'en profite pour me défouler.
  • Une personne était très étonnée de mon expérience, car, pour elle, je ne dis jamais de mal de qui que ce soit. En effet, je ne le fais pas devant elle, car elle est très critique, très stressée et que j'ai tendance de ce fait à modérer mes propos pour ne pas en rajouter.
  • Quand je "dis du mal", que je l'exprime ou que cela reste dans ma tête, la coloration du moment est la même : aigreur, colère, amertume, décalage, impuissance.
Comme pour ma (courte) monodiète, j'ai ressenti de la légèreté, de la clarté, avec des moments difficiles aussi, quand j'ai été tentée de réagir comme à l'habitude.
J'ai pu constater cette fois aussi combien quelques changements "mineurs" modifient en profondeur et quasi instantanément le grain de la vie quotidienne. A contrario d'une diète qui ne se poursuit pas sans risque, je peux continuer sans modération.
Je prends ici l'engagement envers moi-même de garder ce fil rouge à l'esprit le temps qu'il soit intégré dans la trame de mon quotidien.

6 commentaires:

meerkat a dit…

Voilà qui résonne chez moi aussi ! C'est vrai que "dire du mal" peut être un mécanisme de défense défoulatoire après s'être sentie agressée.
C'est beaucoup plus désagréable de se rendre compte que l'on se laisse aussi aller à emboîter la mauvaise langue des autres.
Ton expérience me tente ! Comme je travaille seule et n'ai pas tellement l'occasion de cancaner, tout en restant dans le cadre du boulot, je vais porter mon effort sur : je ne vais pas dire que je suis nulle parce que je ne vais pas assez vite !!
Des bises et bonne semaine à toi.

Lise a dit…

Oh là, quelle bonne idée de ne plus dire qu'on est nulles ! Tu nous raconteras ? (je vais essayer aussi cette semaine)
Des bises ( tu as encore un peu de détente à l'horizon ?)

malie a dit…

En lisant ton billet je réalise que c'est quelque chose que j'ai adopté dans ma vie, régulièrement, de prendre des moments où je décide de ne pas "dire du mal". Ça s'intègre de plus en plus facilement, sans y penser.

Du cuop, je devrais passer à l'étape suivante en faisant ce que Meerkat se propose de tenter : ne plus s'auto-dévaloriser ! Ça risque d'être moins facile...

Materia Prima a dit…

Là tu m'as fait sérieusement réfléchir. La conclusion c'est qu'il est exceptionnel que je me laisse aller à dire du mal de quelqu'un. C'est trop un poison pour soi même

Par contre "penser" du mal, ça oui. Mais non sans moult circonvolutions, et réflexions pour tenter de démêler les tenants et les aboutissants ;-))

Je crois même que tu vas m'inspirer un petit billet sur le sujet, en écho :-))

Je t'embrasse

meerkat a dit…

> L'Arpenteuse, c'est exactement cela : dire du mal de quelqu'un ou le détester, c'est ne faire de mal qu'à soi-même et c'est un poison dévastateur. En plus, l'autre visé n'est en rien affecté, il n'est pas au courant ou n'en a rien à faire (c'est un sujet de réflexion qui me touche beaucoup).

> Lise et m'irza, ce que j'ai envie d'ajouter dans mon exemple, c'est : déplaçons l'angle de vue, je vais d'autant moins me dévaloriser que ce sont les règles de travail qui me sont imposées qui sont nulles ou injustifiées, pas moi. :-)

Lise a dit…

M'irza
plus c'est dur, plus on peut réduire le temps dans lequel on le fait ( pour commencer) +s'attacher à observer ce qui se passe.

L'Arpenteuse
j'attends ton billet ;-)

Meerkat
Oui, toujours jouer avec les angles de vue ;-)