vendredi 17 avril 2009

Convalescence

Ce jour-là, un très ancien charme s'était rompu.
Tous ces mots réprimés qui cousaient son ventre et son cœur à petits points serrés. avaient explosé d'un coup, écorchant les chairs au passage, laissant de la place pour un souffle nouveau. Elle ne savait encore si les blessures s'infecteraient ou la laisseraient en paix après quelques jours au calme. Pour l'instant, elle préférait croire que ces petites douleurs lui permettrait d'éviter de nouvelles ligatures.

Dans le vide libéré, quelques sanglots encore : ceux de la peur et de la solitude. Ceux du manque de confiance en ce qu'elle pouvait faire, en cette personne qu'elle voulait être, aussi droite que possible, vivante surtout.
Elle espérait si fort que cette asphyxie, ce sentiment de mort lente dont elle pensait s'être déjà libérée et qui l'avaient reprise au collet d'un coup, la laisseraient maintenant en paix, afin que toute son énergie passe à construire cette harmonie dont elle rêvait tant. Conjuguer activité, contemplation et partage, sur fond de liberté.

Couchée sur l'herbe tendre, les yeux dans le ciel moutonneux, goûtant la chaleur du soleil , les caresses des chats, les pitreries des poules et des canards, elle laissait faire le printemps.

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