mercredi 18 février 2009

Passer aux choses "sérieuses"

Hier, je me suis offert un après-midi pour moi dans la chaos habituel.
De quoi ensoleiller ma semaine un peu plus .

Premier cours particulier de yoga avec celle qui me guide.
Elle a beaucoup apprécié ma lettre de motivation, me dit-elle, mais encore dans ma course, j'ai du mal à l'entendre. Toujours ce malaise à accepter les compliments qui je ne me fais pas à moi-même...
Elle me demande si j'ai des questions. J'en ai trop pour que ce soient des vraies questions, j'éprouve avant tout le besoin d'évoluer "sur le tapis", les mots sont trop "faciles" pour ce que je veux travailler.

Je suis arrivée avec en vrac toutes mes petites préoccupations :
  • ce souffle que je trouve trop court,
  • ma posture,
  • mes asymétries,
  • une grande envie/besoin de bouger, maintenant que la joie et l'énergie de vie sont là à profusion
et bien sûr le contexte :
  • cette vie trépidante où la volonté supplée souvent l'énergie du corps, jusqu'à épuisement parfois,
  • un peu de temps pour moi, un tout petit peu, pris grâce à un réveil matinal.

En quelques minutes, elle traduit mes demandes, les associent à ce qu'elle observe depuis plusieurs années maintenant, assemble les grandes lignes de ma séance personnelle, tout en "recadrant" sur le souffle, qui est moins un frein qu'un indicateur de mes limites.

Ce sera une séance "à tiroirs", avec une version courte adaptée aux 15 minutes des matins où je travaille, et une version longue, pour les jours où je dispose de plus de temps pour ma pratique. Car mieux vaut pratiquer très régulièrement sur des temps courts que longuement et rarement.


J'expérimente la séance.
J'apprécie de pouvoir poser des questions, commenter ce que je ressens, ce qui permets d'affiner encore la démarche, dans la fluidité, avec mon corps comme avec elle. Cette simplicité provient aussi de l'acceptation qui est la sienne de ce que je suis, là où j'en suis. Cette acceptation qui devient mienne, petit à petit(ce n'est pas le plus simple).

La séance est à la fois très physique, structurante pour mes muscles et mon souffle, et prévoit des temps de statique, et des temps "intérieurs".

Je suis une fois de plus impressionnée par la force de cette sensation qui me prend à partir d'un mouvement de bras très simple, la sensation qui est reliée pour moi aux moments où quelque chose bouge en profondeur, où quelque chose qui me protégeait dans une forme aujourd'hui inadaptée lâche. Une sensation que je touche parfois en écrivant ici dans mes pratiques d'autoguérison.
Et ce soulagement qui suit, respiration plus libre, regard confiant.


Puis nous avons échangé, longuement, de petits riens qui font la différence.
Je reviens sur ce que j'ai vécu, et je lui demande comment se manifeste ce qui est trop fort, à certains moments, pour ses élèves. Elle me raconte comment elle observe, dose le travail en fonction de ce qu'elle estime possible, à un moment donné, accueille ce qui vient.
Et puis me dit-elle, le yoga est un outil si puissant qu'il est précieux aussi de ne pas le maîtriser trop bien. Car nos tatonnements permettent à la vie de faire son oeuvre, sans que nous puissions penser faire autre chose qu'aider nos élèves à la laisser mieux couler en eux, quand toutes les conditions sont réunies.
Rigueur humilité, et une bonne dose de tendresse.
Je crois entendre celle qui aussi mon guide sur une autre route, même si la technique est très différente. Quelle chance d'être si bien entourée dans ma métamorphose.


Ce matin, rendez-vous avec moi-même à l'heure où l'aube pointe.
C'est dur, et en même temps tellement réjouissant de contribuer ainsi à construire ma vie.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

je reste les yeux grands écarquillés devant cette volonté tenace à te construire, j'admire beaucoup tes textes mais aussi maintenant ton astreinte à vivre mieux
à bientot

Lise a dit…

Il y a un moment où c'est devenu nécessité. C'est tout.
Des bises