samedi 26 décembre 2009

L'écart

L'écart entre ce qui est et ce que je vis,
entre ce que je suis et ce que je vois,
entre ce qui m'est donné et ce que je reçois,
je le pressens maintenant,
sans toutefois savoir quoi y faire.
Distorsion. Faux semblants. Petits mensonges sans joie. Gâchis.

Mais il n'y a rien à faire, juste se laisser être,
lâcher ces vieux habits déplacés qui m'engoncent pour profiter du soleil sur ma peau.

Taire ce qui babille sans cesse, m'arrêter, observer.
Sourire ou pleurer.

Attendre que la bulle de savon éclate, que la neige fonde, que le jour se lève.
Un nouveau jour.

jeudi 24 décembre 2009

Jour de flemme, tisane de menthe et pain d'épice maison pendant que les enfants se repassent Harry Potter en se jetant des sorts. (la magie de Noël, probablement ?!?).

Un petit montage photo pour vous souhaiter un joyeux noël en lutin grognon depuis la plus belle ville du monde ( grise, si grise, mais pas mes voeux, ça non !).

Bisous.
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mercredi 23 décembre 2009

S'arrêter

S'arrêter comme une urgence de sens.
Espérer le calme immédiat, constater le tourbillon.
Noir, rouge et ocre.

Observer les circonvolutions, les marées démontées, ce qui oppresse le souffle.
Les larmes qui affleurent dès que de la tendresse s'approche.
Retenues aussitôt de peur que la marée emporte tout.
Ce n'est pas le moment, jamais le moment.

Et pourtant, pour que la lumière réapparaisse, il faudra les laisser couler, déborder.

Trouver le temps de solitude. Le construire. Le préserver.
Observer la surface du liquide, y détecter les couleurs et les mouvements, les admirer même.

Retrouver la lumière au fond.
Vider, vider encore la coupe si pleine. En prenant le temps qu'il faut.
Puis étancher cette soif de tendresse, de l'intérieur, en remplissant l'espace dégagé d'amour.

Protection puissante contre les perturbations extérieures, celles que je cherche parfois au détriment de mon calme intérieur (en écho à mes perturbations intérieures ?).

Puis revenir au monde.

mardi 22 décembre 2009

Rencontre


Hier, je suis allée me promener en Outrenoir.

Aucun mot avant pour ne pas polluer la rencontre. J'aime qu'il n'y ait pas de titre sur ces tableaux. Cela leur permet de rayonner tels qu'ils sont.

Une âme à nu, entière, pleine de force et de joie. de la douceur aussi.
Ses toiles comme un miroir possible de l'essentiel.

J'avais besoin de silence ; la foule montait. Alors je suis partie.

"C'est ce que je fais qui m'apprends ce que je cherche"
Pierre Soulages

samedi 19 décembre 2009

Ce chemin-là

Essai de théorie :
Le chemin ne se construit pas, il nait quand les pas sont justes. Il n'est que ça d'ailleurs, des pas justes qui s'enchainent.
Le chemin ne va nulle part, il profite de là où il est. C'est une balade dans un pays vierge, inexploré. Toutes les rencontres y sont possibles, même les plus improbables.
Pourtant le chemin est tout sauf imaginaire. Il est ce qu'il y a de plus réel.
C'est pourquoi en parler ainsi n'a absolument aucun sens. C'est même le contraire du chemin...
Exit la théorie !

Je reviens au "je". Au "maintenant". A l'écoute des sensations qui me disent la vérité de ce que je vis. Puisqu'il n'y a que dans l'instant que je vis.
Les trois enfants autour qui veulent être avec moi, discuter avec moi alors même que j'ai envie d'écrire. Agacement, parce que cela contrecarre cette envie d'écrire qui m'a fait me lever ce matin.
Puis lâcher prise. Finalement c'est tellement plus "juste" d'être avec eux que d'écrire ici.
Et puis d'un coup ils sont à nouveau concentrés dans leurs jeux. Mais j'ai envie, encore, d'écouter la petite musique de leurs voix coquines et angéliques à la fois.
Petits hommes en devenir dont j'espère qu'ils garderont la grâce d'enfance. C'est peut-être ça aussi le chemin...

vendredi 18 décembre 2009

Un autre chemin

Ces dernières années j'ai dessiné puis forgé un nouveau chemin professionnel. A l'heure où celui-ci prend forme, je mets un nouveau chantier en route. La construction d'un chemin de vie respectueux.
Pas de grandes envolées extraordinaires. Pas d'expériences inédites et extravagantes. Car tout cela n'est pas l'essentiel. Même si cela l'a été parfois.

J'ai besoin maintenant de savoir trouver la douceur au quotidien. Débusquer les roses de noël sous la neige, les traces de pattes d'un rouge-gorge, le silencieux tintement des larmes de glace figées au cœur, à réchauffer tout doucement pour qu'elles ne cassent pas mais se transforment en un ruisseau chantant.

Car il y a encore des larmes de glace, des cris étouffés, des rêves décalés.

Revenir à la vie, être présente à la vie en moi telle qu'elle est. Etre dans mon corps, à chaque instant.

dimanche 13 décembre 2009

La pantoufle

"Pourquoi j’ai écrit une pièce de théâtre ? Parce que j’avais en tête un personnage qui puisse dire « quand j’étais vieux » ou « quand j’étais petit ». Je voulais qu’un enfant puisse voir ce que c’était que d’imaginer une vie, quand on est encore un bébé dans le ventre de sa mère.

Je réalise ici un vieux fantasme ! Je me suis toujours demandé comment c’était dans le ventre maternel. Qu’est-ce qu’on y fait ? À quoi on pense ? Je suis persuadé d’avoir des souvenirs de ce temps-là. Mais j’y ai tellement réfléchi qu’il se peut que je les aie inventés…
Dedans, il (le bébé) sent le monde du dehors à travers sa mère. Il ne peut imaginer la taille réelle des choses. Pour lui, la sortie du ventre, ce doit être un moment formidable, excitant ! J’ai donc inventé des pensées à cet être qui sait qu’il va sortir et qui répète tout ce qui est possible.
Comme un explorateur qui se prépare pour une grande expédition. Le moment venu, il est prêt."

Claude Ponti


Nous y étions tout à l'heure, en famille. Rare de se régaler ainsi. La dernière fois, c'était grâce à Ponyo sur la falaise...


Dépechez vous, cette pièce n'est jouée que jusqu'au 20 décembre ici.